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La ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, et son homologue portugais, João Gomes Cravinho, ont été mandatés lundi par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, pour mener d'urgence une mission d'évaluation de la situation en Tunisie, qu'il voit au bord de l'effondrement.
"Il est impératif pour nous d'éviter un effondrement économique et social, et de soutenir la population tunisienne", a martelé M. Borrell à l'issue d'une réunion ministérielle à Bruxelles. Il a énuméré l'État de droit, le respect des droits humains, des réformes structurelles essentielles, ainsi que la nécessaire finalisation d'un programme déjà convenu avec le Fonds monétaire international (FMI).
"J'ai demandé à deux membres du Conseil Affaires étrangères de se rendre immédiatement en Tunisie pour évaluer la situation et établir un rapport qui orientera nos prochaines mesures. Tout cela doit se faire très rapidement, car la situation en Tunisie est très très dangereuse", a ajouté M. Borrell. "Si le pays s'effondre d'un point de vue économique ou social, de nouveaux flux migratoires se formeraient vers l'Europe et nous devons éviter cette situation".
L'UE attend du président tunisien Kais Saied qu'il signe le programme établi avec le FMI, avec à la clé un prêt de 1,9 milliard de dollars, clef d'autres aides étrangères, mais qui piétine depuis des mois.
Depuis l'été 2021, des ONG et les principaux partis d'opposition dénoncent une "dérive autoritaire" en Tunisie, faisant vaciller cette jeune démocratie issue de la première révolte du Printemps arabe en 2011. Un nouveau Parlement aux prérogatives très limitées et issu d'élections boudées par la population a été inauguré la semaine dernière, 20 mois après le démantèlement de l'ancienne assemblée par le président Saied pour instaurer un système hyper-présidentialiste.