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La bataille judiciaire entre l'ex-souverain espagnol Juan Carlos et son ancienne maitresse, qui lui réclame près de 150 millions d'euros pour des dommages psychologiques, est revenue mardi devant un tribunal britannique.
En décembre, la justice britannique avait accordé l'immunité à l'ex-roi pour la période allant jusqu'à son abdication en 2014. Mais la plupart des faits reprochés se sont déroulés après cette année là.
Juan Carlos, âgé de 85 ans, n'est donc pas à l'abri d'un procès, même si ses avocats tentent depuis deux ans d'empêcher que l'affaire soit jugée sur le fond.
La Haute Cour de Londres juge cette semaine des questions légales préliminaires.
Corinna zu Sayn-Wittgenstein-Sayn, qui a été la maîtresse de Juan Carlos entre 2004 et 2009, affirme qu'après leur rupture, à partir de 2012, elle a été espionnée et harcelée pendant huit ans sur ordre de l'ancien monarque. Cette femme d'affaires danoise de 58 ans mais aussi ses enfants auraient subi des menaces.
Il aurait exigé qu'elle lui rende des cadeaux, tels que des oeuvres d'art, des bijoux ainsi que de l'argent pour un montant de 65 millions d'euros.
L'ex-souverain nie "catégoriquement" les accusations, a dit mardi devant la Haute Cour le nouvel avocat de Juan Carlos, Adam Wolanski.
Corinna zu Sayn-Wittgenstein-Sayn, également connue sous le nom de Corinna Larsen, réclame 126 millions de livres sterling (146 millions d'euros) pour les dommages psychologiques qu'elle estime avoir subis, a indiqué l'avocat. Il a demandé à la Haute Cour de rejeter cette demande.
L'avocat a de plus plaidé la question de la compétence, estimant que la justice britannique n'est pas compétente pour juger des actes qui auraient eu lieu notamment à Monaco ou en Suisse.
Corinna zu Sayn-Wittgenstein-Sayn a porté plainte pour harcèlement en octobre 2020 à Londres, où elle résidait.
La relation de Juan Carlos avec Corinna Larsen est devenue publique en 2012 lorsque le monarque s'est cassé une hanche pendant des vacances au Botswana. La révélation, survenue sur fond de chômage record en Espagne, avait provoqué la colère dans son pays.
Ayant accédé aux fonctions de chef de l'Etat en 1975, après la mort du dictateur Franco qui l'avait désigné pour être son successeur, Juan Carlos a été salué pendant des décennies pour avoir permis le retour de la démocratie en Espagne.
Sa popularité s'est effondrée après des scandales personnels et des révélations sur son train de vie fastueux en Espagne à partir de 2012.
Juan Carlos a abdiqué en 2014 au profit de son fils Felipe VI, qui a pris ses distances avec lui.
Ces audiences préliminaires, avant un éventuel procès, doivent se tenir jusqu'à vendredi.