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Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a enjoint vendredi à l'Union européenne d'"envisager sérieusement" de financer l'extension d'une clôture métallique anti-migrants à la frontière terrestre entre la Grèce et la Turquie.
"Je pense qu'il est temps que l'Union européenne envisage sérieusement de fournir des fonds européens pour ce type de projets", a déclaré le chef du gouvernement à l'AFP, en marge d'une visite le long de cette frontière, à Feres (nord-est).
"Nous contribuons à la sécurité européenne et nous contribuons également à une politique d'asile européenne (...) plus efficace", a-t-il fait valoir.
Athènes a décidé de prolonger de 35 km d'ici un an cette clôture métallique de 5 m de haut qui court le long du fleuve Evros marquant la frontière avec la Turquie.
La clôture est actuellement longue de 37,5 km, selon les données du gouvernement qui ambitionne de la prolonger ensuite de 100 km supplémentaires d'ici 2026.
Le Premier ministre grec a affirmé à plusieurs reprises que même sans fonds de l'UE, le financement de cette extension, évaluée à quelque 100 millions d'euros, serait pris sur le budget national.
Rappelant qu'il s'agissait d'"une frontière extérieure de l'Union européenne", Kyriakos Mitsotakis a assuré que cette clôture décriée notamment par les ONG de défense des droits des migrants était "une contribution significative" pour parvenir à "un nouvel accord sur l'immigration et l'asile" car elle permet de protéger une frontière extérieure.
Le débat sur le financement de telles clôtures pour lutter contre l'immigration irrégulière a resurgi lors d'un sommet des Vingt-Sept en février.
L'Autriche a réclamé que le budget européen serve à renforcer la clôture érigée par la Bulgarie à sa frontière avec la Turquie.
Pourtant en janvier, la Commission européenne avait réitéré son opposition au financement par l'UE de murs ou de clôtures.