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La population de poissons dans le fleuve Oder, à la frontière entre l'Allemagne et la Pologne, a diminué d'environ deux tiers depuis la catastrophe écologique qui a touché le cours d'eau l'été dernier, a révélé lundi l'institut Leibniz d'écologie aquatique et de la pêche en eau douce (IGB).
L'étude scientifique publiée lundi par l'institut Leibniz révèle que la population de poissons a diminué de 54 à 67% dans le fleuve Oder, et plus particulièrement au milieu du cours d'eau. Selon les chercheurs, la salinité élevée, les températures élevées et la prolifération de l'algue toxique Prymnesium parvum sont à l'origine de ce déclin.
Selon les dernières estimations de l'IGB, quelque 1.000 tonnes de poissons sont morts depuis l'été dernier. Ce nombre est plus élevé que l'estimation envisagée, en raison du fait que de nombreux poissons morts ont coulé au fond de la rivière et n'étaient donc pas visibles initialement depuis les berges.
La ministre allemande de l'Environnement Steffi Lemke a qualifié ces résultats de "déprimants". Selon elle, il est urgent de réduire la forte salinité de l'Oder, probablement due à une exploitation minière polonaise. Mais les initiatives prises en ce sens du côté de Varsovie restent pour l'instant sans effet.
Depuis des mois, politiques et scientifiques alertent sur le fait que la disparition massive de poissons survenue en août dernier puisse se répéter cet été dans l'Oder. Récemment, la Pologne a mis en place une cellule de crise chargée de surveiller les algues toxiques et les poissons morts dans l'Oder.
Les premiers poissons morts dans le fleuve germano-polonais ont été repérés le 28 juillet 2022 par des pêcheurs à la ligne et des habitants. Des deux côtés, on a très tôt soupçonné des substances chimiques d'avoir joué un rôle. Mais aucune analyse n'a permis jusqu'ici de confirmer cette hypothèse.