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Des attaques de drones russes ont provoqué mercredi à l'aube d'importants dégâts sur les sites portuaires ukrainiens du Danube, des infrastructures devenues cruciales pour les exportations de céréales.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lancé plus tard une mise en garde à son homologue russe Vladimir Poutine par téléphone, en lui demandant "de ne prendre aucune mesure risquant de provoquer une escalade des tensions" en mer Noire.
Il a aussi souligné "l'importance" de l'accord céréalier duquel Moscou s'est retiré en juillet, qu'il considère comme un "pont pour la paix", selon la présidence turque.
Selon le Kremlin, Vladimir Poutine a de son côté demandé le soutien de Recepp Tayyip Erdogan pour exporter les céréales russes, tout en réitérant son refus de relancer l'accord avec l'Ukraine.
Deux ports fluviaux ukrainiens frontaliers de la Roumanie, Reni et Izmaïl, dans la région d'Odessa, sont devenus la principale voie de sortie des produits agricoles ukrainiens depuis que Moscou a mis fin à cet accord qui permettait à Kiev d'exporter ses céréales en dépit de la guerre.
Ceux-ci sont donc devenus une cible pour Moscou et dans la nuit de mardi à mercredi, c'est Izmaïl qui a été frappé selon l'armée, qui a diffusé des images d'installations encore fumantes au petit matin. Le 24 juillet, Reni avait déjà subi les bombardements russes.
Le procureur général d'Ukraine a indiqué dans un communiqué que "les installations portuaires et l'infrastructure industrielle sur le Danube" ont été touchées, endommageant notamment un élévateur, des hangars de céréales, des bâtiments administratifs et des entrepôts.
Aucune victime n'est cependant à déplorer, selon le gouverneur de la région, Oleg Kiper.
Les autorités ukrainiennes ne donnent que très peu d'informations et d'accès aux ports du Danube du fait de leur caractère stratégique, si bien qu'il n'était pas possible de dire mercredi à quel point les exportations allaient être affectées.
Les "attaques continues de la Russie contre l'infrastructure civile ukrainienne sur le Danube, à proximité de la Roumanie, sont inacceptables", a réagi mercredi le président roumain Klaus Iohannis sur Twitter, récemment rebaptisé "X", dénonçant des "crimes de guerre".
"Le monde doit réagir", a lancé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, dénonçant "les terroristes russes (qui) frappent à nouveau les ports, les céréales et la sécurité alimentaire mondiale".
Avant d'attaquer les ports du Danube, les forces russes avaient frappé ces dernières semaines les ports ukrainiens de la mer Noire, particulièrement Odessa, d'où étaient auparavant exportées les céréales ukrainiennes.
- Attaque contre Kiev -
Une autre importante attaque de drones explosifs a visé dans la nuit Kiev.
Selon le chef de l'administration militaire de la capitale, Serguiï Popko, des drones "Shahed" provenant de plusieurs directions ont pénétré simultanément dans le ciel de la ville mais "toutes les cibles - plus de dix drones - ont été détectées et détruites à temps".
Des débris de drones ont cependant chuté sur les quartiers de Solomiansky, Golossiïvsky et Sviatochynsky, sans faire ni morts ni blessés.
"Il y a des dégâts dans des locaux non-résidentiels et sur la surface de routes, sans destruction ni incendie sérieux", a ajouté l'administration militaire sur Telegram.
Un journaliste de l'AFP à Kiev a rapporté avoir entendu au moins trois explosions vers 03H00 locales (00H00 GMT).
Dans le district de Golossiïvsky, les débris sont tombés sur une aire de jeu et sur un immeuble non-résidentiel, selon l'administration militaire.
Mardi, la Russie avait affirmé avoir déjoué une vague d'attaques de drones aériens et marins ukrainiens contre Moscou, la péninsule annexée de Crimée et la flotte russe en mer Noire. Un gratte-ciel du quartier financier de la capitale russe a été touché, pour la deuxième fois en quelques jours.
Les attaques contre Moscou et ses environs se sont multipliées depuis le printemps, une incursion de drone ayant même visé le Kremlin en mai. La Russie a annoncé en retour avoir intensifié ses frappes en Ukraine.
En outre, Moscou a annoncé mercredi entamer des manoeuvres navales impliquant des dizaines de navires de guerre en Baltique, mer essentiellement bordée par les pays de l'Otan, alliance que Moscou considère comme une menace existentielle.