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L'Arménie a gelé "en pratique" sa participation à une alliance militaire la liant à la Russie, selon son Premier ministre Nikol Pachinian, illustration des tensions entre Erevan et Moscou, accusé d'avoir abandonné Erevan face à son rival, l'Azerbaïdjan.
"Aujourd'hui, en pratique, nous avons gelé notre participation à cette organisation", a déclaré M. Pachinian lors d'une interview à France 24 diffusée dans la nuit de jeudi à vendredi, selon des propos traduits en français de l'arménien.
Il évoquait l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), qui rassemble plusieurs anciennes républiques soviétiques.
"L'OTSC n'a pas rempli ses objectifs vis-à-vis de l'Arménie en 2021 et 2022, évidemment cela ne pouvait passer inaperçu", a insisté le dirigeant arménien.
Le porte-parole du Kremlin a affirmé qu'Erevan n'avait pour l'heure entrepris aucune "démarche officielle" pour suspendre sa collaboration. "On va espérer que nos amis arméniens nous clarifient tout cela", a déclaré Dmitri Peskov vendredi au média russe Zvezda.
Le secrétariat de l'OTSC, cité par l'agence de presse Ria Novosti, a indiqué vendredi matin n'avoir reçu aucune notification d'Erevan.
L'Arménie et la Russie sont traditionnellement alliées mais leurs relations tournent à l'aigre depuis la reprise militaire par l'Azerbaïdjan de l'enclave séparatiste du Haut-Karabakh, jusqu'alors majoritairement peuplée d'Arméniens, en septembre 2023.
Erevan, qui reproche à Moscou de n'avoir rien fait pour empêcher cette offensive, avait déjà boycotté un sommet de l'alliance en novembre dernier, estimant que "les actions de l'OTSC (n'étaient) pas alignées avec les intérêts de l'Arménie".
Dans son interview à France 24, M. Pachinian a cependant assuré ne pas remettre en question la présence de la base militaire russe sur le sol arménien, basée à Gyoumri.
Chapeautée par la Russie, l'OTSC regroupe cinq autres ex-républiques soviétiques - Arménie, Bélarus, Kazakhstan, Kirghizstan et Tadjikistan - mais son efficacité a souvent été remise en question.