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L'enquête pour viols visant Gérald Marie, figure des agences de mannequins, classée pour "prescription"

L'enquête ouverte en septembre 2020 pour viols et agressions sexuelles visant Gérald Marie, ancien directeur Europe de l'agence de mannequins Elite, a été classée sans suite lundi pour "prescription", a appris l'AFP mardi de source proche du dossier confirmée par le parquet de Paris.

"La procédure a été classée sans suite le 13 février du fait de l'acquisition de la prescription de l'action publique", a confirmé le ministère public.

L'ex-journaliste de la BBC Lisa Brinkworth avait porté plainte contre M. Marie, dénonçant une agression sexuelle en octobre 1998 dans un club milanais, au cours du tournage d'un documentaire.

Trois anciennes mannequins avaient fait des signalements pour dénoncer des faits de viols ou d'agressions sexuelles, l'une étant mineure au moment des faits, dont elles accusaient M. Marie et qui seraient survenus entre 1980 et 1998.

Le parquet de Paris avait ouvert en septembre 2020 une enquête pour "viols et agressions sexuelles" sur majeur et sur mineur, confiée à la Brigade de protection des mineurs (BPM).

Depuis, aucune victime non prescrite n'avait été identifiée par les enquêteurs, avait indiqué une source proche du dossier à l'AFP en janvier.

"Nous nous félicitons du classement sans suite de cette affaire. La justice a enfin triomphé malgré l’infâme campagne médiatique que Gérald Marie subissait depuis deux ans", a indiqué son avocate, Me Céline Bekerman.

"Par cette décision, il est désormais acquis que Gérald Marie est et demeurera innocent. Le temps est maintenant à l'apaisement, bien que nous n’excluions pas des poursuites pour dénonciation calomnieuse", a ajouté ce conseil.

Dans une circulaire de février 2021, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti avait demandé qu'à l'issue des enquêtes préliminaires, le classement pour cause de "prescription" intervienne "uniquement (...) lorsque les faits révélés ou dénoncés dans la procédure constituent bien une infraction mais que le délai fixé par la loi pour pouvoir les juger est dépassé".

Le 5 janvier, avant même cette décision de classement, les avocats de Mme Brinkworth avaient déposé une plainte avec constitution de partie civile, demandant qu'un juge d'instruction soit saisi des faits afin de permettre un "débat" sur cette prescription "quand la victime est empêchée d'agir par un climat de menaces et de pressions"

Mes William Bourdon et Amélie Lefebvre, avocats de Mme Brinkworth avec Anne-Claire Le Jeune, mettaient en cause des consignes imputées à la BBC et un accord passé à l'époque entre la télévision britannique et Elite après une plainte en diffamation de l'agence. Suite à ces consignes, Mme Brinkworth se serait interdite de porter plainte, faute notamment d'avoir pu disposer des images qui prouveraient son agression.

"Nous faisons tout ce que nous pouvons pour l'aider dans ses démarches en France", avait répondu à l'AFP un porte-parole de la télévision britannique.

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