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Les opérations de sauvetage de migrants en Méditerranée centrale n'ont pas d'influence sur les tentatives de traversées, essentiellement motivées par les conflits et les conditions économiques des pays d'origine, selon une étude parue jeudi.
La Méditerranée centrale reliant les côtes d'Afrique du Nord à l'Italie est la route migratoire la plus dangereuse au monde. Depuis 2014, plus de 20.000 migrants y sont morts noyés ou portés disparus en tentant de rejoindre clandestinement l'Europe, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Les opérations de recherche et de sauvetage en mer font l'objet "de vives controverses au sein de l'Union européenne", certaines voix affirmant que les migrants sont incités à entreprendre la traversée s'ils pensent être secourus en cas de naufrage, note une étude publiée dans Scientific Reports.
Des chercheurs en sciences sociales ont donc voulu savoir si les sauvetages, menés par des ONG ou des États, constituent ou pas un "facteur d'attraction" pour les migrants. Sur une période allant de 2011 à 2020, ils ont collecté des données de l'agence européenne des frontières de l'UE (Frontex), des gardes-côtes tunisiens et libyens, de l'OIM et de l'ONG néerlandaise United for intercultural action - qui compile l'identité des victimes.
Ils ont ensuite effectué des simulations avec un modèle permettant d'identifier les facteurs qui prédisaient le mieux les variations des passages. Ces facteurs comprenaient le nombre de sauvetages, les taux de change, les prix des produits de base, le taux de chômage, les conflits, les flux aériens, la météo.
Conclusion: le nombre de traversées maritimes ne varie pas en fonction des sauvetages. "Il n'y a pas de lien entre le fait de sauver des vies en mer et les flux migratoires", a déclaré lors d'une conférence de presse Julian Wucherpfenning de la Hertie School de Berlin, co-auteur de l'étude.