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La Commission européenne a approuvé lundi le rachat de l'éditeur américain de jeux vidéo Activision Blizzard par Microsoft pour 69 milliards de dollars, trois semaines après un veto britannique qui met en péril l'opération.
Ce feu vert est conditionné au respect par Microsoft de mesures proposées par le géant américain pour garantir la concurrence sur le marché des jeux dématérialisés accessibles en streaming. Ces engagements "remédient pleinement aux problèmes de concurrence soulevés par la Commission", a déclaré l'exécutif européen dans un communiqué.
Dans un secteur du jeu vidéo en pleine consolidation, Microsoft, qui commercialise la console Xbox, avait annoncé en janvier 2022 le rachat d'Activision Blizzard, éditeur de succès comme "Call of Duty", "World of Warcraft" et "Candy Crush", pour 69 milliards de dollars, un montant record dans ce secteur.
La fusion, si elle est menée à son terme, donnerait naissance au troisième acteur de la filière en termes de chiffre d'affaires, derrière le chinois Tencent et le japonais Sony, fabricant de la PlayStation.
La Commission européenne, gardienne de la concurrence dans l'UE, avait ouvert en novembre une enquête approfondie sur cette opération. Mais la procédure aura permis de lever ses craintes.
L'avenir du rachat reste pourtant incertain. Car, pour la première fois depuis le Brexit dans un dossier d'une telle ampleur, Bruxelles et Londres ont adopté des positions divergentes.
L'autorité britannique de la concurrence (CMA) a annoncé le 26 avril sa décision de bloquer la méga-fusion, jugeant les risques trop élevés pour la concurrence.
Microsoft avait aussitôt annoncé qu'il ferait appel. "Cette décision semble refléter une mauvaise compréhension de ce marché et du fonctionnement réel de la technologie cloud", avait estimé le groupe.
Le feu vert de Bruxelles devrait lui fournir des arguments solides pour contester la décision de la CMA devant le Tribunal d'appel de la concurrence (CAT) au Royaume-Uni.
"Si Microsoft ne gagne pas l'appel devant le CAT, il ne pourra pas procéder à l'acquisition même si la Commission européenne l'approuve", estime Anne Witt, spécialiste du droit de la concurrence à l'EDHEC (France).
"A moins, bien sûr, que Microsoft décide de quitter le marché britannique, mais cela semble peu probable", a-t-elle expliqué.