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Les personnes en transit qui tentent de franchir la frontière italo-française depuis Vintimille, dans le nord-ouest de la Botte, sont refoulées systématiquement et sans distinction, dénonce Médecins sans frontières (MSF) dans un rapport publié en août se basant sur les activités de l'ONG menées entre février et juin dans cette commune italienne.
Absence de soins, d'eau et de nourriture, détentions arbitraires, séparation des familles, violences intentionnelles... Les équipes de MSF dressent un sombre tableau de la gestion de la crise migratoire par les autorités françaises, italiennes et européennes.
Arrêté à Nice en compagnie de sa femme enceinte et de leur petit garçon de deux ans, un Ivoirien a ainsi raconté à MSF avoir été ramené à un poste-frontière avec son fils, tandis que sa femme était hospitalisée après un malaise durant l'interpellation. L'homme et son enfant ont passé la nuit dehors avant d'être renvoyés en Italie, sans nouvelle de la mère.
Outre la violence exercée contre ce public vulnérable, MSF rapporte des violations de procédure lors de la notification du refus d'entrée par les autorités françaises, telles que des erreurs dans la transcription des données personnelles ou un manque d'informations.
"L'engorgement créé à Ventimiglia n'est pas un cas isolé, mais reflète plutôt la tendance générale des politiques migratoires européennes, qui privilégient le confinement et la sécurisation aux droits fondamentaux et à la protection internationale", dénonce dans le rapport le coordinateur du projet de MSF à Ventimiglia, Sergio Di Dato.
MSF exhorte dès lors l'Italie, la France et les autres pays européens à mettre en œuvre "toutes les mesures nécessaires pour éviter de nuire davantage à cette population vulnérable". Pour assurer un traitement digne aux exilés, l'organisme demande notamment de garantir des passages sûrs et légaux pour les personnes en quête d'assistance et de protection en Europe.