Partager:
(Belga) L'ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri a comparu mardi matin devant la chambre des mises en accusation de Bruxelles, dans le cadre du dossier relatif au scandale de corruption au Parlement européen. La chambre doit décider du maintien ou non en détention préventive de celui qui est considéré comme le personnage central de cette affaire.
L'avocat de M. Panzeri, Me Laurent Kennes, a refusé de commenter le contenu du dossier mardi, mais a réitéré son indignation et son inquiétude face aux nombreuses fuites dans la presse au sujet de cette instruction judiciaire. Selon lui, ces fuites risquent de mettre à mal la crédibilité de l'enquête et de violer les droits de la défense. Pier Antonio Panzeri a été arrêté le 9 décembre dernier, tout comme son collaborateur Francesco Giorgi, la compagne de celui-ci, Eva Kaili, qui était alors encore vice-présidente du Parlement européen, et le lobbyiste bruxellois Nicolo Figa-Talamanca. Le père d'Eva Kaili et le syndicaliste Luca Visentini ont également été arrêtés à cette date, mais ils ont depuis bénéficié d'une libération, contrairement aux quatre autres qui sont toujours sous le coup du mandat d'arrêt. Ces arrestations s'inscrivent dans le cadre de l'enquête menée par le parquet fédéral belge sur les tentatives du Qatar d'influencer les prises de décisions économiques et politiques du Parlement européen. Cet État aurait versé d'importantes sommes d'argent ou offert des cadeaux substantiels à des personnes occupant une position stratégique au sein de l'hémicycle européen. Le Maroc est également apparu dans l'enquête, avec une possible tentative de corruption menée par son agence de renseignements, la DGED, et par son ambassadeur en Pologne, Abderrahim Atmoun. Les deux pays auraient tenté d'influencer les décisions et les résolutions du Parlement européen par l'intermédiaire de Pier Antonio Panzeri et de son association à but non lucratif Fight Impunity. (Belga)