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Plusieurs ONG belges se sont dites inquiètes vendredi face aux potentielles conséquences de l'accord migratoire dégagé dans la nuit de jeudi à vendredi par les États membres de l'Union européenne.
"Nous craignons que des enfants ou des personnes vulnérables soient retenues aux frontières", pointe Leila Bodeux, chargée de plaidoyer pour la justice migratoire chez Caritas Europa. Par ailleurs, chaque État membre pourra déterminer ce qu'il considère comme un "pays sûr", où les personnes exilées seront renvoyées si leur demande d'asile est refusée. "Cela risque de mener à des conceptions très larges de la notion de 'sûreté'."
L'accord ne représente toutefois qu'une étape dans le processus de négociation, qui devra continuer au sein du Parlement européen. "Nous espérons que les parlementaires vont travailler à améliorer les points du texte que nous trouvons problématiques", ajoute la chargée de plaidoyer.
De son côté, Myria, le centre fédéral Migration, salue le fait qu'un accord sur la question de l'asile ait été trouvé au niveau européen. Pour Ina Vandenberghe, directrice-adjointe du centre, une inquiétude existe cependant autour du contenu de la décision. "Les procédures accélérées d'examen des demandes d'asile risquent de mener à l'enfermement des exilés dans des centres aux frontières extérieures de l'UE. L'accord entrainera également une diminution des garanties concernant le respect des droits humains."
"Les mesures adoptées sont identiques à celles des vingt dernières années : inefficaces, coûteuses et violatrices des droits humains", a quant à lui dénoncé le Centre national de coopération au développement (CNCD 11.11.11) dans un tweet. D'après Cécile Vanderstappen, chargée de recherche sur la justice migratoire au sein de la coupole d'ONG, ce nouvel accord vise à tout faire pour limiter les arrivées et encourager les retours des personnes exilées. "Cette décision ne résoudra ni les problèmes à court terme, ni à long terme", affirme-t-elle.