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(Belga) Malgré des prévisions ambitieuses et des efforts indéniables, l'UE ne se rapproche que lentement de son objectif de connecter les marchés de l'électricité pour que les citoyens et les entreprises bénéficient d'une énergie bon marché, affirme la Cour des comptes européenne dans un rapport publié mardi.
Pourtant, "l'achèvement du marché intérieur de l'électricité est devenu encore plus urgent avec la crise de l'énergie et du coût de la vie qui frappe actuellement les citoyens de l'UE", souligne Mihails Kozlovs, le membre de la Cour responsable de l'audit. L'UE s'est lancée en 1996 dans le projet d'intégrer totalement les marchés nationaux de l'électricité, avec pour horizon 2014. L'objectif était de proposer aux consommateurs une électricité aux prix les plus bas possibles et de rendre plus sûr l'approvisionnement énergétique de l'UE. "Mais près de dix ans après l'échéance prévue, le marché est toujours régi, en pratique, par 27 cadres réglementaires nationaux", constate la Cour. Son rapport n'est pas tendre envers la Commission, ni envers l'ACER, l'agence de l'énergie de l'UE, qui surveillent les marchés. "Les mesures de surveillance visant à limiter les abus et la manipulation n'étant pas allées assez loin, c'est sur les consommateurs que pèsent désormais l'essentiel des risques liés au marché européen de l'électricité." Les auditeurs tirent la sonnette d'alarme: producteurs d'électricité, fournisseurs et courtiers pourraient tous exploiter les lacunes ou, pis encore, les États membres pourraient se faire concurrence pour proposer l'environnement le plus permissif du point de vue des sanctions et de la mise en application des règles. Plus globalement, les retards dans le couplage des marchés nationaux de l'électricité se sont accumulés "en raison de faiblesses dans la gouvernance de l'UE, mais aussi à cause de la complexité des outils réglementaires censés permettre le commerce transfrontalier". (Belga)