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Les députés russes ont durci jeudi un projet de loi interdisant les transitions de genre, en supprimant notamment le droit des personnes transgenres à l'adoption d'enfants, en pleine multiplication des mesures conservatrices depuis l'offensive en Ukraine.
Mi-juin, la chambre basse du Parlement russe, la Douma, avait approuvé en première lecture ce projet de loi interdisant les interventions médicales et les changements à l'état civil pour les transitions.
Seule exception : les "anomalies congénitales" chez les enfants, sur décision d'une commission médicale au niveau fédéral.
Jeudi, les députés ont adopté une nouvelle version du projet de loi en deuxième lecture. Dans un communiqué, la Douma précise que le texte interdira clairement les traitements hormonaux pour les transitions.
Par ailleurs, les personnes ayant effectué une transition auront désormais "l'interdiction d'adopter" ou d'avoir la garde d'enfants en Russie, selon la nouvelle rédaction du texte, a indiqué la Douma.
Une transition de genre sera également un "motif" pour rompre un mariage, selon la nouvelle rédaction du projet.
Le texte doit être étudié vendredi en troisième et dernière lecture, selon la Douma.
Quelques heures avant l'étude du projet de loi, les services de sécurité russes (FSB) ont affirmé jeudi avoir interpellé un militant transgenre accusé de "haute trahison" au profit de l'Ukraine.
Dans une vidéo de l'arrestation tournée par le FSB et diffusée par les médias d'Etat russes, des hommes cagoulés et armés sortent d'une camionnette et plaquent brutalement le suspect contre un mur dans la rue.
Selon le FSB, l'interpellé est un militant LGBT+ transgenre ayant été assigné femme à la naissance et qui travaille comme bénévole pour l'ONG renommée OVD-Info documentant les répressions politiques en Russie.
Toujours selon le FSB, le suspect est aussi l'administrateur d'un projet ayant organisé des transferts d'argent vers des organisations en Ukraine "dans le but de financer" l'armée ukrainienne.