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Les autorités russes ont ouvert une affaire criminelle contre Oleg Orlov, l'une des figures de l'ONG Memorial, accusé d'avoir "discrédité" l'armée russe combattant en Ukraine, a indiqué mardi l'ONG, colauréate du prix Nobel de la paix.
Dans un message publié sur Telegram, Memorial a indiqué que M. Orlov était poursuivi pour "activités publiques visant à discréditer" les forces armées russes, un article du code pénal utilisé contre les détracteurs du conflit en Ukraine.
Plus tôt dans la journée, la police russe a mené des perquisitions aux domiciles d'au moins neuf employés ou de leurs proches, dont Oleg Orlov et le président de l'ONG, Jan Ratchinsky, ainsi qu'au bureau de Memorial à Moscou.
Selon Memorial, plusieurs d'entre eux ont été conduits au commissariat après ces perquisitions.
Ces mesures font suite à l'ouverture début mars d'une affaire pour "réhabilitation du nazisme" contre Memorial, a indiqué l'ONG.
D'après Memorial, les autorités l'accusent d'avoir inclus dans sa liste des victimes des répressions soviétiques les noms de trois personnes qui auraient été condamnées pour "trahison" ou collaboration avec le régime nazi.
L'ONG avait auparavant qualifié ces poursuites d'absurdes.
Fondée en 1989, l'ONG Memorial a documenté pendant plus de 30 ans les crimes de l'URSS, en rassemblant des archives, en montant des expositions et en faisant pression sur l'Etat pour qu'il reconnaisse sa responsabilité.
En parallèle, elle a lutté pour la défense des victimes de violations des droits humains à travers la Russie.
Fin 2021, la justice russe a ordonné sa dissolution, alors que le régime de Vladimir Poutine accentuait la répression des voix critiques, quelques semaines avant l'attaque contre l'Ukraine.
En octobre dernier, Memorial s'était vu décerner le prix Nobel de la Paix, aux côtés du Centre ukrainien pour les libertés civiles (CCL) et du militant bélarusse Ales Beliatski, emprisonné dans son pays.