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Sur la route des Jeux: l'escrimeur hongrois Siklosi emmène ses mousquetaires

Il a beau avoir chez lui l'aura d'une star grâce à l'argent décroché à Tokyo, l'épéiste hongrois Gergely Siklosi mise avant tout sur le collectif pour créer à nouveau la surprise à Paris.

Dans ce deuxième épisode sur la route du rendez-vous olympique de 2024, l'escrimeur de 26 ans raconte à l'AFP sa préparation et son état d'esprit.

"Cette fois, on veut décrocher la médaille tous ensemble", lance à l'AFP le jeune homme au sourire radieux, en marge d'un entraînement à Budapest avec ses camarades.

Pas de concurrence entre lui et les trois autres membres de l'équipe nationale, mais une "saine rivalité".

- 'Respect' -

Battu d'un petit point par son coéquipier Mate Koch en demi-finale des championnats du monde à Milan l'été dernier, il l'a aussitôt serré dans ses bras pour le féliciter.

"Je me suis dit que je ne pouvais pas être en colère car j'avais déjà décroché un titre mondial" à Budapest en 2019, explique le sportif qui "veut se montrer utile au groupe". Même s'il n'a pas remisé ses ambitions individuelles au placard.

Celui qui a subi quelques revers récemment en compétition, le reléguant à la 11e place du classement international, devrait être fixé au plus tard d'ici mai.

Entre les hommes de Budapest - Tibor Andrasfi et David Nagy complètent le quatuor -, il y a du "respect" et de l'estime. "On s'entraîne ensemble tous les jours et on peut tout se dire", raconte Siklosi.

"Si on se qualifie par équipe" à Paris, alors "on aura sans doute trois places en individuel", calcule-t-il. "Tandis que si je suis le seul en lice, la Hongrie n'aura pas d'autre chance de médaille".

Le grand brun, qui est droitier, est optimiste quant aux chances d'aller aux points fin février lors de la prestigieuse Coupe d'Heidenheim, puis au tournoi international Omar Vergara de Buenos Aires en mars. "On est en bonne position", dit-il confiant.

- Formation militaire -

Né à Tapolca (ouest) en 1997, Gergely Siklosi a également appris la valeur du travail d'équipe au sein des forces de défense hongroises, qu'il a rejointes en 2017 et où il sert désormais comme sergent de l'escadron sportif d'élite.

C'est là, croit-il, qu'il a puisé la discipline et forgé la condition physique sur lesquelles il fonde désormais sa réputation. Entraînements quotidiens, course à pied: un régime intensif, qui sert parallèlement ses deux carrières.

La fraternité au sein de la fédération nationale lui offre aussi un mental équilibré, qu'il entretient pour résister au stress dans une discipline de plus en plus compétitive, garder un plein potentiel et son sang-froid.

Entre deux visites régulières chez le psychologue, pour relativiser et "écarter la pression", il s'évade à vélo ou "coupe tout" durant trois semaines en été loin du sport. Sa hantise: perdre le contact avec "le monde réel", où "il y a de vrais problèmes".

A Paris, il craint par-dessus tout les adversaires français qui seront "sur leurs terres". Mais il "traite tout le monde avec l'humilité et l'attention qui s'imposent", car il sait que dans ce sport de niche, la surprise peut pointer à chaque touche.

"On peut facilement passer du premier au dernier rang" sur le tableau et s'il a hâte de tirer sous la nef du Grand palais, il vit au jour le jour en se concentrant "sur chacun de ses assauts", sans trop regarder vers demain.

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