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Zelensky reçu par le pape sur fond de bataille intense à Bakhmout

Avant une visite à Berlin, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été reçu samedi à Rome par le pape François et les dirigeants italiens sur fond de bataille intense à Bakhmout.

Avec le pape, 86 ans, l'entretien d'une durée de 40 minutes a porté "sur la situation humanitaire et politique en Ukraine provoquée par la guerre", a indiqué le Vatican dans un communiqué. Les deux responsables "sont convenus de la nécessité de poursuivre les efforts en soutien à la population".

"Le pape a plus particulièrement souligné la nécessité urgente de +gestes d'humanité+ à l'égard des personnes les plus fragiles, victimes de ce conflit", selon le communiqué.

De son côté, le président ukrainien a indiqué lui avoir affirmé sa reconnaissance "pour l'attention" portée "personnellement à la tragédie de millions d'Ukrainiens". Il a ajouté sur Telegram avoir échangé sur le sort des "dizaines de milliers d'enfants déportés" selon Kiev par la Russie.

Au préalable, face à la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le président ukrainien avait souligné qu'il n'était "pas venu pour (se) plaindre. Je suis venu parler de notre coopération et vous remercier une fois encore pour votre aide, pour le bien de notre pays car nous voulons la paix", a-t-il dit en présence des médias.

"L'Italie a fait une chose importante en renforçant son indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Cela prive l'État terroriste de la possibilité de faire pression sur vous", a ajouté Volodymyr Zelensky qui a également rencontré le président italien Sergio Mattarella.

L'Italie continuera à assurer son "soutien plein et total pour faciliter l'intégration progressive de Kiev dans l'Union européenne (...) nous sommes prêts à soutenir une ultérieure intensification du partenariat avec l'Otan", a affirmé Mme Meloni.

Il s'agit de la première visite en Italie du président ukrainien depuis l'invasion russe en février 2022.

Sur le terrain, l'armée ukrainienne a affirmé "avancer" autour de Bakhmout, épicentre des combats avec les troupes russes dans l'est de l'Ukraine, tandis que Moscou assurait continuer sa progression dans la ville déjà majoritairement sous son contrôle et aujourd'hui largement ravagée.

Selon une source judiciaire ukrainienne, une frappe russe près de Bakhmout a fait deux morts et dix blessés, dont des enfants.

- Bataille sanglante -

"L'opération défensive en direction de Bakhmout se poursuit. Nos soldats avancent dans certaines zones du front, et l'ennemi perd de l'équipement et des troupes", a indiqué sur le réseau social Telegram le commandant des troupes terrestres ukrainiennes, Oleksandre Syrsky.

Le ministère russe de la Défense n'a pas commenté les affirmations ukrainiennes, indiquant toutefois dans un communiqué que "des unités d'assaut ont libéré un quartier dans la partie nord-ouest de la ville d'Artiomovsk", le nom russe pour Bakhmout.

La bataille pour Bakhmout est la plus sanglante et la plus longue depuis le début de l'invasion russe le 24 février 2022.

Les observateurs doutent de la portée stratégique de la conquête de cette ville pour la Russie mais elle permettrait à Moscou d'afficher une victoire après plusieurs revers humiliants.

De son côté, Kiev assume vouloir épuiser l'armée russe le plus possible en la fixant dans cette zone du Donbass avant de lancer une offensive visant à reconquérir les territoires occupés dans l'Est et le Sud du pays, dont les préparatifs "touchent à leur fin" selon les responsables ukrainiens.

Au moins un hélicoptère Mi-8 de l'armée russe s'est écrasé samedi dans une région frontalière de l'Ukraine, tuant deux personnes à bord, ont annoncé les services de secours russes, sans que les causes ne soient clairement établies à ce stade.

Selon un responsable d'occupation russe en Ukraine, Vladimir Rogov, il s'agit en réalité au total de "deux Mi-8, un Su-35 et un Su-34" russe qui "ont été abattus" et "les pilotes des hélicoptères et du Su-34 tués". Ces affirmations n'ont toutefois pas été infirmées ou confirmées par les autorités.

Moscou a accusé samedi Kiev d'avoir utilisé la veille des missiles britanniques de longue portée Storm Shadow pour viser "des cibles civiles" dans la région de Lougansk (est) sous contrôle russe. La Russie a fait état de "blessés, dont six enfants" dans cette frappe attribuée à l'armée ukrainienne.

Après l'Italie, Volodymyr Zelensky sera dimanche en Allemagne, a indiqué à l'AFP une source gouvernementale à Berlin. Il devrait s'entretenir avec le chancelier Olaf Scholz et le président Frank-Walter Steinmeier.

Le gouvernement allemand vient d'annoncer de nouvelles livraisons d'armes à Kiev pour une valeur de 2,7 milliards d'euros, incluant des chars, des blindés, des drones et des systèmes de défense antiaérienne.

"Nous souhaitons tous la fin rapide de cette guerre atroce de la Russie contre le peuple ukrainien (...). C'est pourquoi l'Allemagne apportera toute l'aide qu'elle pourra, aussi longtemps que nécessaire", a expliqué le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius dans un communiqué.

Cette aide "montre directement que (...) la Russie est condamnée à perdre", s'est félicité sur Twitter le conseiller à la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak.

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