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"Je demande pardon" aux familles des victimes "tout en sachant que c'est impardonnable tout ce que j'ai fait": Monique Olivier a pris une dernière fois la parole mardi à son procès à Nanterre pour complicité dans trois enlèvements et meurtres de son ex-mari, le tueur en série Michel Fourniret.
"Je regrette tout ce que j'ai fait", a ajouté l'accusée de 75 ans, invitée une dernière fois à s'exprimer avant que la cour d'assises se retire pour délibérer.
Après trois semaines de débats, le verdict est attendu dans la journée.
La cour doit répondre à quatorze questions sur les enlèvements, assortis de viol ou tentative de viol, et meurtres de deux jeunes femmes: Marie-Angèle Domèce, 18 ans, en 1988, et la Britannique Joanna Parrish, 20 ans, en 1990. Puis à cinq autres questions sur l'enlèvement et la séquestration suivis de mort d'Estelle Mouzin, 9 ans, la plus jeune des victimes de Michel Fourniret, disparue en janvier 2003.
Michel Fourniret est décédé en détention en mai 2021. A 75 ans, Monique Olivier est seule devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine, pour répondre de son rôle dans ces trois crimes, pour lesquels son ex-mari était aussi mis en examen.
Lundi, le ministère public a requis contre l'accusée la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de vingt-deux ans, "au vu de la gravité exceptionnelle des faits commis, de la nécessaire protection de la société".
A rebours de l'image de victime qu'elle a présentée tout au long de son procès, l'accusation a rappelé les choix faits par Monique Olivier: mettre en confiance Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish en sachant qu'elles allaient droit à la mort, ou se taire pendant seize ans sur le sort d'Estelle Mouzin.