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Au procès des attentats de Bruxelles, peu d'excuses de la part des accusés

La plupart des accusés au procès des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles n'ont pas souhaité présenter d'excuses aux victimes jeudi, plusieurs arguant de leur innocence, au dernier jour de leur interrogatoire devant la cour d'assises.

"Est-ce que vous êtes prêts aujourd'hui à demander pardon aux victimes?", a demandé un avocat des parties civiles, Me Gabie-Ange Mindana, aux neuf accusés jugés pour le double attentat jihadiste qui a fait 32 morts et plus de 340 blessés à l'aéroport et dans le métro de la capitale belge.

"Demander pardon, c'est reconnaître ma culpabilité et, moi je l'ai dit ici, ce ne sont pas mes victimes", a réagi Salah Abdeslam. "J'étais présent pour entendre leur souffrance, c'est de cette façon là que je peux leur témoigner ma compassion et mon respect", a ajouté le seul membre encore en vie des commandos des attentats jihadistes du 13 novembre 2015 à Paris.

Le Français de 33 ans avait au cours du procès à Paris il y a un an présenté, en larmes, ses excuses aux victimes des attaques à Paris et Saint-Denis (banlieue parisienne) qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés.

Condamné en France à la réclusion à perpétuité incompressible pour son rôle dans ces attentats, Salah Abdeslam nie avoir eu connaissance des projets d'attaques à Bruxelles, perpétrés par la même cellule jihadiste que celle du 13-Novembre.

Arrêté le 18 mars 2016 à Bruxelles après être resté caché plusieurs mois dans des appartements avec d'autres membres de la cellule, il était en prison en Belgique quand la double attaque-suicide a eu lieu.

- "Plus compliqué que ça" -

Le Tunisien Sofien Ayari, arrêté en même temps que Salah Abdeslam, a souhaité aux victimes de "pouvoir se reconstruire". "Comment ne pas avoir de regrets sur certains choix, certaines façons de faire?", a-t-il reconnu. Mais "il ne suffit pas de dire des mots précis pour faire plaisir, c'est plus compliqué que cela".

Le Belgo-Marocain Mohamed Abrini avait quant à lui déjà présenté ses excuses la veille aux victimes et à leurs proches. "J'ai une part de responsabilité donc, bien entendu, ça fait mal au coeur d'entendre une victime dire je vous pardonne, je vous tends la main, je préfère recevoir une gifle", a-t-il déclaré jeudi, évoquant les paroles de plusieurs parties civiles.

Mohamed Abrini, 38 ans, a été condamné à Paris à la réclusion à perpétuité. Il avait renoncé à participer aux attentats du 13-Novembre en retournant à Bruxelles la veille des attaques. Il a également renoncé à déclencher sa bombe à l'aéroport de Bruxelles, laissant Najim Laachraoui et Ibrahim El Bakraoui se faire exploser sans lui.

Hervé Bayingana Muhirwa, jugé pour avoir hébergé chez lui Mohamed Abrini et un autre membre de la cellule --Osam Krayem, qui a aussi renoncé à se faire exploser à Bruxelles--, a également présenté ses excuses. "Je n'ai pas attendu 2023 pour le faire (...) J'ai une part de responsabilité, mais malgré moi. C'est dans ce sens là que j'ai présenté mes excuses aux victimes", a-t-il dit.

"Je suis innocent, je n'ai pas à m'excuser, je suis triste mais je n'ai rien à voir avec tout ça", a quant à lui déclaré Smaïl Farisi, également jugé pour avoir hébergé plusieurs membres du commando bruxellois. Son frère, Ibrahim Farisi, de même qu'Ali El Haddad Asufi, ont fait des réponses similaires.

Le Belgo-Marocain Bilal El Makhoukhi, ancien combattant de l'organisation Etat islamique (EI) accusé d'avoir aidé les auteurs des attentats, a estimé que les excuses devaient venir "spontanément". "Franchement j'en ai envie" mais "il faut que ce soit sincère, pas parce que vous m'avez posé la question", a-t-il dit.

Le Suédois Osama Krayem, qui fait valoir son droit au silence, était quant à lui absent de la salle d'audience. Un dixième accusé, Oussama Atar, considéré comme le donneur d'ordre des attaques de Bruxelles après avoir coordonné les attentats du 13-Novembre, est jugé en son absence. Il est présumé mort en zone irako-syrienne.

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