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Après dix jours consacrés au déroulé des attentats de Trèbes et Carcassonne, aux victimes et à l'assaillant, la cour d'assises spéciale de Paris a débuté cette semaine les interrogatoires des accusés, dont aucun n'est jugé pour complicité des attaques qui ont fait 4 morts.
Le 23 mars 2018, Radouane Lakdim, un petit délinquant radicalisé de 25 ans, entame son périple meurtrier en tirant sur deux hommes dans un lieu de rencontre homosexuel à Carcassonne (Aude), l'un des deux en meurt.
Puis, il ouvre le feu et blesse un CRS sur la route du Super U de Trèbes, où il abat un client et un employé puis prend en otage une caissière. Il blesse ensuite mortellement le gendarme Arnaud Beltrame, qui s'était substitué à l'otage, avant d'être abattu par les forces de l'ordre.
Les investigations ont montré que Radouane Lakdim avait agi seul. L'origine de son pistolet n'a jamais été retracée. Le poignard avec lequel le lieutenant-colonel Beltrame a été égorgé avait lui été acheté quinze jours avant l'attentat dans un magasin de chasse et pêche.
C'est Samir Manaa, 28 ans, "meilleur ami" de Radouane Lakdim, selon le dossier, qui l'y avait accompagné. En ayant conscience de sa radicalisation, assure l'accusation.
Lors de ces interrogatoires, la cour s'est souvent éloignée des attentats pour se plonger dans la vie et les embrouilles du quartier. Il y a un vrai "fossé" entre "la tragédie" et "les histoires de trafic de petits voyous" que la cour décortique avec les accusés, a grincé un avocat de parties civiles hors audience.
Les réquisitions sont prévues le 20 février.