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Désireuse depuis 2014 d'adopter "l'uniforme scolaire", la ville de Béziers (Hérault) du maire Robert Ménard, ex-proche de Marine Le Pen, se réjouit de l'expérimentation de la "tenue unique", que porteront dès ce lundi de rentrée scolaire plus de 700 élèves de quatre écoles.
Si, il y a 10 ans, "la société ne semblait pas prête", "aujourd’hui tout a changé: le gouvernement soutient l'initiative et les conseils" de quatre écoles "issues de différents quartiers, ont approuvé le lancement de l'expérimentation", s'est félicité dans un communiqué la mairie de cette ville de 78.000 habitants qui bat des records en matière d'inégalités sociales.
Les 719 écoliers concernés, accompagnés de leurs parents, ont été invités pendant les vacances d'hiver à retirer gratuitement leurs "kits de vêtements": un blazer sombre frappé d'un logo personnalisé de leur établissement, un pull, deux polos blancs, un pantalon long plus un bermuda et une jupe pour les filles.
Leur coût est de 200 euros, répartis à égalité entre la ville et l'Etat.
"L'école a besoin de symboles forts dont l'uniforme fait partie", a déclaré Robert Ménard, ancien proche de Marine Le Pen et d'Eric Zemmour deux des principales figures de l'extrême droite en France, qui préfère le terme d'uniforme à la dénomination officielle de "tenue unique".
Pour la ville, qui a connu ses heures de gloire grâce au rugby et au secteur viticole, tous deux aujourd'hui en difficulté, ces vêtements standardisés ne présentent que des avantages dont "moins de stress dans le choix des vêtements le matin" pour les familles.
"Le choix d'instaurer des uniformes dans les écoles participe à la lutte contre le communautarisme et le harcèlement scolaire. En uniformisant l'apparence des élèves et en atténuant les distinctions sociales, Béziers espère renforcer l'égalité", explique la municipalité.
En revanche, pour le syndicat SE-Unsa, il s'agit d'une "réponse de façade à un problème de fond", qui "ne permettra en rien de résoudre les difficultés et les échecs des élèves" ni d'aider les enseignants de Béziers, selon un communiqué.
Lundi, Robert Ménard assistera à la rentrée dans une des écoles pilotes avec le préfet du département et la rectrice de l'Académie.
A ce stade, 92 établissements en France "se sont portés candidats" à l'expérimentation, un peu moins que l'objectif fixé par le gouvernement des 100 établissements, a indiqué lundi matin la ministre de l'Education Nicole Belloubet.
"Ce que nous voudrions voir, c'est si, oui ou non, le port de la tenue peut créer une sérénité dans la classe, peut apaiser le climat scolaire. On sait qu'on apprend bien quand le climat est apaisé", a-t-elle souligné.
"J'ai vu que la ville de Béziers était candidate. Le maire de Béziers aime bien l'exposition médiatique, dont acte. D'autres font la même chose en étant plus discrets", a-t-elle observé.
La "tenue unique" est un serpent de mer dans les débats sur l'éducation en France, où l'uniforme n'a jamais été obligatoire dans les écoles publiques, y compris au XXe siècle.
Le président Emmanuel Macron, qui y favorable, envisage de généraliser la "tenue unique" en 2026 si les résultats de l'expérimentation sont concluants.