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L'ex-ministre Caroline Cayeux est visée depuis le 5 décembre par une enquête préliminaire après un signalement de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) sur son patrimoine, a déclaré mercredi à l'AFP le parquet de Paris, confirmant une information du Monde.
L'enquête est ouverte depuis le 5 décembre pour déclaration de patrimoine incomplète ou mensongère à la HATVP et blanchiment de fraude fiscale, et a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), a précisé le ministère public.
La HATVP avait indiqué fin novembre avoir saisi la justice, suspectant une "évaluation mensongère" du patrimoine de l'ex-ministre déléguée aux Collectivités territoriales, notamment concernant un appartement parisien de 210 m2, et une "fraude fiscale".
La Haute autorité avait évoqué dans un communiqué "d'importantes minorations de la valeur de ses biens", sa résidence principale à Paris et une maison située en Ille-et-Vilaine, "d'environ la moitié de la valeur globale de ces deux biens". "Elle ne pouvait en ignorer la juste valeur", avait indiqué la HATVP.
A la suite des révélations sur le sujet, Mme Cayeux avait démissionné de son poste de ministre aux Collectivités territoriales pour "ne pas gêner l'action du gouvernement".
Elle avait alors contesté l'évaluation de la HATVP et affirmé avoir procédé à une déclaration rectificative de son patrimoine en "tenant compte des observations" de la Haute autorité, qui l'avait alertée à l'occasion de sa déclaration de patrimoine en tant que maire de Beauvais en 2021.
Pourquoi "une telle médiatisation soudaine (...) alors même que l'enquête est en cours depuis plusieurs mois sans aucun élément nouveau" ?, a demandé Me Myriam Mayel, l'une des avocates de Mme Cayeux.
"La qualification évoquée de blanchiment par opération de placement ou de dissimulation d'une hypothétique fraude fiscale est parfaitement aberrante, Mme Cayeux n'ayant jamais caché le moindre de ses biens", a ajouté son autre avocat, Me Edouard de Lamaze.
"De tels amalgames ainsi qu'une communication médiatique incessante sont totalement démesurés et ne manquent pas de surprendre pour une simple affaire d'évaluation immobilière", estiment les deux avocats.