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Une enquête policière était en cours jeudi en France après des plaintes pour violences déposées par des membres turcs du parti d'opposition YSP affirmant avoir été "agressés" lors du vote pour les Turcs de l'étranger.
Avant les élections législatives et présidentielle de dimanche en Turquie, qui s'annoncent serrées pour le président sortant Recep Tayyip Erdogan, près de 1,7 million de Turcs ont déjà voté depuis l'étranger.
La police française a confirmé à l'AFP avoir enregistré trois plaintes pour des violences commises mardi soir devant le bureau de vote de Décines, près de Lyon (centre-est).
Le YSP (gauche) a indiqué qu'"un groupe d'ultranationalistes s'en est pris aux assesseurs et représentants du YSP en les attaquant à la sortie du bureau de vote".
"Nous avons été frappés à la tête, au dos. Les blessures nécessitent de deux à cinq jours d'ITT (interruption temporaire de travail)", a ajouté Tuna Altinel, membre de ce parti prokurde.
Mathématicien reconnu de l'Université Lyon 1, M. Altinel avait été bloqué pendant deux ans en Turquie de 2019 à 2021, dont trois mois passés en prison. Les autorités lui avaient confisqué son passeport, l'accusant d'appartenir à une organisation "terroriste", en raison de sa participation en France à la réunion d'une amicale kurde où il avait servi d'interprète.
Quelque 3,4 millions d'électeurs turcs sont inscrits à l'étranger, dont près de 400.000 en France selon l'agence étatique Anadolu. Les bureaux de vote ont fermé mardi soir. Des incidents ont eu lieu également à Marseille et à Amsterdam pendant les sessions organisées pour les électeurs turcs de l'étranger.