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La grève au JDD reconduite jusqu'à mardi, va dépasser la durée de celle d'i-Télé

La rédaction du JDD a massivement reconduit samedi sa grève contre l'arrivée à sa tête de Geoffroy Lejeune (ex-Valeurs Actuelles), la prolongeant jusqu'à mardi, ce qui lui fera dépasser la durée du mouvement de 31 jours mené par les journalistes d'i-Télé en 2016, a indiqué sa Société des journalistes (SDJ).

La poursuite de cette grève, débutée le 22 juin, a été approuvée par 98% des votants (98 pour, 2 contre, 4 qui ne se prononcent pas), a précisé la SDJ dans un communiqué.

Dans un texte publié sur Twitter avec le titre "Un mois déjà", samedi en début d'après-midi, la rédaction de l'hebdomadaire souligne sa "mobilisation sans faille" face à une "rupture totale avec l'identité d'un journal vieux de 75 ans" et réitère ses demandes: elle reste opposée à l'arrivée de Geoffroy Lejeune, marqué à l'extrême droite, et réclame des garanties d'indépendance juridique et éditoriale.

"Au bout d'un mois, nos demandes n'ont toujours pas été entendues. Demain, le Journal du dimanche ne paraîtra pas pour la cinquième fois d'affilée", ajoute-t-elle.

Le mouvement en cours est inédit dans l'histoire du JDD: sa précédente grève, en 2016, n'avait touché qu'un seul dimanche.

Beaucoup d'observateurs voient dans la nomination de M. Lejeune la main du milliardaire Vincent Bolloré, dont le groupe Vivendi doit avaler Lagardère, propriétaire du JDD, de Paris Match et d'Europe 1, après une offre publique d'achat réussie.

La situation du JDD rappelle ainsi les grèves d'Europe 1 en 2021 et d'i-Télé (devenu CNews, propriété de Vivendi) en 2016, conclues à chaque fois par des départs massifs.

De quoi remettre à l'agenda politique la question de l'indépendance des médias.

Des députés de huit groupes politiques (hors RN et LR) ont notamment présenté mercredi une proposition de loi sur le sujet, tandis que l'Elysée a officialisé le lancement en septembre d'Etats généraux de l'information, attendus depuis un an.

Le coût de la grève pèse déjà lourd pour le JDD: chaque non-parution du journal entraînerait 500.000 euros de pertes, d'après un chiffre dévoilé par le quotidien Le Monde et évoqué par "une membre de la régie publicitaire en tout début de mobilisation", a dit vendredi à l'AFP le journaliste du JDD, Guillaume Caire.

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