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La cérémonie des Goya, grand-messe annuelle du cinéma espagnol, se tient samedi alors que le secteur est secoué dans le pays par des accusations de violences sexuelles à l'encontre d'une figure du cinéma indépendant.
"La violence sexuelle et les abus de pouvoir n'ont pas leur place dans le monde du cinéma et dans la société espagnole", a martelé l'Académie du cinéma espagnol, qui mettra ce sujet au centre de la cérémonie de cet équivalent espagnol des César français, organisée cette année à Valladolid (nord-ouest).
Assurant les victimes de sa "solidarité", elle a également promis d'instaurer un "protocole" pour prévenir ces violences.
A la veille du gala, lors duquel Pedro Almodovar et Penelope Cruz remettront certains des prix, le ministre de la Culture a annoncé la création d'une unité spécialisée dans la prise en charge des victimes de violences machistes dans le secteur culturel.
Ce #MeToo du cinéma espagnol a éclaté fin janvier avec la publication d'une enquête du quotidien El Pais dans laquelle trois femmes accusaient le cinéaste Carlos Vermut de violences sexuelles.
Les accusations à son encontre ont provoqué une vague d'indignation en Espagne, pays en pointe dans la lutte contre les violences de genre.
Vermut a affirmé dans El Pais ne pas être "conscient d'avoir exercé de la violence sexuelle sur une femme", mais a reconnu avoir "étranglé des personnes de manière consentie".
Dans le sillage de cette affaire, un autre réalisateur espagnol, Armando Ravelo, a lui été accusé par une artiste de l'avoir "incitée" à avoir des relations sexuelles lorsqu'elle n'avait que 14 ans.
Les films "Le cercle des neiges" et "20.000 espèces d'abeilles" sont les grands favoris de cette cérémonie des Goya, qui pourrait être perturbée par le mouvement de colère des agriculteurs espagnols, mobilisés depuis plusieurs jours pour dénoncer les difficultés auxquelles ils sont confrontés.