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Le Sénat puis l'Assemblée nationale ont rendu hommage mardi à l'ancien ministre de la Justice et sénateur Robert Badinter, mort dans la nuit de jeudi à vendredi à 95 ans, à la veille d'un hommage national place Vendôme à Paris.
Une minute de silence a été respectée par les députés sur tous les bances de l'Assemblée nationale en ouverture de la séance plénière à 15H00, dans l'hémicycle où était projetée une photo de l'ancien président du Conseil constitutionnel, père de l'abolition de la peine de mort. L'ensemble des groupes ont ensuite applaudi, quelques députés RN s'en abstenant.
La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a salué dans son discours introductif la mémoire d'un "grand républicain", souhaitant qu'il puisse rejoindre Victor Hugo ou Jean Jaurès au Panthéon, "temple des grands hommes".
Les sénateurs avaient rendu hommage plus tôt dans l'après-midi à un "infatigable combattant de la liberté", selon les mots du président de la chambre haute Gérard Larcher.
"Robert Badinter fut un homme d’Etat au parcours exceptionnel qui marqua de son empreinte non seulement notre assemblée, mais notre Histoire tout entière", a souligné Gérard Larcher, très ému au moment de rendre hommage à celui qui "restera" un "homme à l'engagement sans faille".
Présent au banc, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a salué le souvenir d'un "artisan actif et inébranlable" du "progrès", "une vigie de la Justice". "La France perd une conscience française", a-t-il ajouté.
La version originale, annotée de la main de Robert Badinter, de son discours de 1981 sur l'abolition a été projetée dans l'hémicycle du Sénat, ainsi qu'une photographie de son dernier discours devant la Haute assemblée, le 30 septembre 2011, trente ans après l'adoption au Sénat de la réforme. Robert Badinter fut sénateur socialiste pendant plus de 15 ans de 1995 à 2011.
Mercredi, lors de l'hommage national, le chef de l'Etat Emmanuel Macron s'exprimera sur la question d’une éventuelle entrée au Panthéon de Robert Badinter.
De nombreux responsables politiques ont prévu de s'y rendre, mais la famille de Robert Badinter a fait savoir qu'elle ne souhaitait pas la présence du Rassemblement national et de la France insoumise (LFI).
"On ne sera pas présents, la famille ne l'a pas souhaité. Je ne vais pas polémiquer", a déclaré la leader du RN Marine Le Pen, en marge d'une séance à l'Assemblée nationale.
Les responsables d'extrême droite, dont les prédécesseurs s'étaient longtemps opposés à Robert Badinter, s'en étaient tenus à des hommages minimalistes et convenus vendredi après l'annonce du décès de l'ancien garde des Sceaux.