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Le nouvel accord franco-britannique sur l'immigration clandestine ne permettra pas d'endiguer les traversées de la Manche mais les rendra "plus dangereuses", ont prévenu mercredi plusieurs ONG qui interviennent auprès des exilés à la frontière.
Paris et Londres ont trouvé un nouvel accord, la semaine dernière lors d'un sommet à Paris, qui prévoit notamment un financement britannique de 541 millions d'euros afin d'appuyer les efforts de la France pour empêcher les passages de migrants à bord de petites embarcations, qui ont atteint le niveau record de 45.000 traversées en 2022.
Les deux pays ont également annoncé l'ouverture d'un centre de rétention dans le nord de la France, l'augmentation du nombre d'agents patrouillant sur les plages françaises ou encore le renforcement des moyens techniques (dont des drones) pour intercepter les candidats au passage.
"Autant d'annonces qui ne sont que (...) l'accélération de la politique de militarisation de la frontière menée depuis des années par les gouvernements français et britannique. Or, cette politique n'a pas eu et n'aura pas comme conséquence d'empêcher les passages vers le Royaume-Uni", ont écrit dans un communiqué une quinzaine d'associations et d'ONG dont le Secours catholique, Amnesty international ou Médecins du monde.
"Elle ne fera que rendre plus dangereuse et plus coûteuse en vies humaines ces traversées", ont ajouté ces organisations, évoquant les "plus de 360 personnes" mortes en tentant d'atteindre les côtes anglaises depuis 1999.
Les signataires réclament, à l'inverse, "l'ouverture de voies sûres et légales de migration mais également la protection du droit à demander l'asile aux frontières d'un Etat".
Le gouvernement britannique a présenté, la semaine dernière, un projet de loi pour restreindre drastiquement le droit d'asile, vivement dénoncé par l'ONU.