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Le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, a plaidé samedi à Pékin pour davantage d'investissements chinois en France, au moment où certains pays occidentaux s'inquiètent de leur dépendance économique au géant asiatique.
"Je vous le dis avec beaucoup de franchise: les investisseurs chinois sont les bienvenus en France, en particulier dans le domaine des véhicules électriques, des batteries et de la transition énergétique", a indiqué M. Le Maire.
Le ministre a notamment cité en exemple l'entreprise chinoise XTC, qui a investi avec le géant nucléaire français Orano dans les batteries à Dunkerque, et l'usine de batteries du sino-japonais Envision à Douai.
"Nous voulons accueillir des investissements chinois majeurs sur le territoire français [...] en regardant ce qui est du domaine de la souveraineté et ce qui n'est pas du domaine de la souveraineté", a toutefois mis en garde le ministre.
Bruno Le Maire s'exprimait lors du dialogue économique et financier de haut niveau franco-chinois, une rencontre bilatérale annuelle co-animée cette année avec He Lifeng, vice-Premier ministre chinois chargé des questions économiques et financières.
Ce dernier a dit espérer que la France "fournira un environnement commercial plus équitable, juste et non discriminatoire" aux entreprises de son pays, assurant que les investissements chinois avaient permis ces dernières années la création en France de 50.000 emplois.
Il s'agit du premier dialogue économique et financier de haut niveau franco-chinois qui se tient physiquement depuis la pandémie de Covid-19.
Ces propos de Bruno Le Maire sur les investissements chinois interviennent alors que plusieurs pays occidentaux, notamment l'Allemagne, affirment vouloir réduire leur dépendance économique à la Chine.
"Après le Covid, il est naturel que toutes les nations développées cherchent à avoir plus d'indépendance dans leur chaîne de valeur pour pouvoir faire face à une éventuelle nouvelle crise", a plaidé Bruno Le Maire face à He Lifeng.
"Ce choix ne doit pas nous empêcher de renforcer aussi nos coopérations dans les domaines qui sont nécessaires."
- Usine en Europe -
Les deux pays ont ainsi discuté samedi de stabilité financière mondiale, de financement durable des économies en développement, de changement climatique, de sécurité alimentaire ou encore de biodiversité.
Paris dit également avoir plaidé pour un "rééquilibrage" de la relation économique, car le déficit commercial de la France vis-à-vis de la Chine était de près de 54 milliards d'euros en 2022.
Le dialogue de samedi a permis des avancées sur certains dossiers, a annoncé Bruno Le Maire, notamment sur les certifications dans l'aéronautique ou sur les cosmétiques, avec la création dans ce domaine d'un groupe de travail pour se pencher sur les questions de propriété intellectuelle et de sécurité.
Le ministre français de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique se rendra lundi à Shenzhen (sud), grande métropole parfois surnommée la "Silicon Valley chinoise".
Il y rencontrera des investisseurs chinois et des grands patrons, dont celui du constructeur automobile BYD. La marque réfléchit à l'ouverture d'une usine de véhicules électriques en Europe.