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Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a demandé à chacun de ses fonctionnaires de "mesurer le tort qu’il ferait s’il s’aventurait à délaisser le service des autres", dans une lettre à ses agents alors qu'un mouvement de protestation est en cours dans la police nationale.
"Vous savez que je répondrai toujours présent pour votre défense. Je considère ce rôle comme une obligation, comme un honneur même, à la hauteur de l’exigence de votre mission. Cela implique évidemment des attentes de ma part", a écrit Laurent Nuñez dans une lettre que l'AFP a pu consulter mercredi.
"Comme vous, je ne conçois ainsi pas que nous ne répondions pas collectivement présents pour protéger, chaque jour et chaque nuit les habitants de l’agglomération (...). C’est dans cet esprit que j’appelle chacune et chacun d’entre vous à mesurer le tort qu’il ferait s’il s’aventurait à délaisser le service des autres, fondement du respect et de l’admiration que l’immense majorité de nos concitoyens vous porte", a-t-il poursuivi.
De nombreux policiers dans plusieurs régions de France se mettent en code "562", synonyme de service minimum, voire en arrêt maladie, pour protester contre l'incarcération à Marseille de l'un de leurs collègues, sous le coup d'une enquête sur des violences policières.
Un homme de 21 ans aurait été roué de coups par plusieurs policiers dans la nuit du 1er au 2 juillet, lors des émeutes qui ont embrasé le pays après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre.
Le directeur général de la police nationale Frédéric Veaux a souhaité la libération du policier, indiquant qu'"avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison, même s'il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail".
Des propos qui ont provoqué une vague d'indignation chez les magistrats et dans la classe politique.
Laurent Nuñez avait déclaré sur Twitter (rebaptisé X cette semaine), qu'il partageait ces propos.
"Il faut voir l'interview de Frédéric Veaux comme étant un soutien apporté à l’institution policière et j’apporte également moi-même mon soutien à l’ensemble des effectifs de la police nationale et singulièrement sur ma zone de compétence", a souligné mercredi le préfet de police de Paris sur Radio Classique.
"C’est un message de soutien", a-t-il insisté, estimant que la polémique était "en grande partie politique" et qu'elle "dépasse complètement le préfet de police" qu'il est.
Dans son courrier adressé à ses troupes, il rappelle que "non la police n’est pas au-dessus des lois", ajoutant que "quand il y a des comportements individuels déviants ils sont sanctionnés".