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Retraites: nouvelles violences à Rennes lors d'une manifestation régionale

Commerces vandalisés, voiture brûlée, affrontements avec les forces de l'ordre: une manifestation régionale contre la réforme des retraites, samedi à Rennes, a une nouvelle fois été marquée par de nombreux heurts, au lendemain de violences dans le centre-historique.

Plus d'un millier de personnes, des jeunes pour la plupart, s'étaient rassemblées dans le calme en début d'après-midi place de la République, à l'appel notamment de collectifs rennais sur les réseaux sociaux. Une manifestation "non autorisée" selon la préfecture.

Moins d'une demi-heure après le départ du cortège, la situation s'est tendue, selon des journalistes de l'AFP sur place. Pris pour cible par des tirs de projectiles de la part de jeunes habillés de noir, les forces de l'ordre ont répliqué par de nombreux tirs de gaz lacrymogène et par l'intervention d'un canon à eau.

Une gendarme mobile a été blessée lors de ces affrontements, selon la préfecture. Huit personnes avaient été arrêtées peu après 17h.

Sur la place de la République où ils étaient cantonnés, des casseurs ont notamment endommagé la devanture d'une agence bancaire CIC. Du mobilier et des ordinateurs ont été sortis sur le trottoir et incendiés.

Ils ont également saccagé le hall d'un hôtel Mercure voisin, taguant "les bourgeois au RSA" sur la façade de l'établissement.

Une voiture garée sur un parking adjacent à la place de la République a été entièrement incendiée, une autre partiellement brûlée et plusieurs véhicules de marque premium ont eu leurs vitres brisées. Divers feux de poubelles ont également été allumés.

La manifestation était encadrée par un important dispositif policier, au lendemain d'une série de débordements dans le centre de la ville où les portes d'un commissariat et d'un ancien couvent reconverti en centre de congrès, le Couvent des Jacobins, avaient été incendiées, et de nombreuses devantures de commerces vandalisées.

"Je n'ai pas envie d'être la génération qui a laissé passer cette réforme", expliquait à l'AFP Benoît, 24 ans, qui a participé à presque toutes les manifestations contre la réforme des retraites.

Le jeune homme exprime sa colère d'avoir découvert au réveil que le président Emmanuel Macron avait promulgué la loi dans la nuit, quelques heures après la validation de l'essentiel de la réforme par le Conseil constitutionnel.

"Apprendre au réveil qu'il a fait ça en douce dans la nuit, c'est abusé. Ca continue dans la lignée de quelqu'un de totalitaire et qui ne veut pas respecter la parole populaire", ajoute-t-il.

Trois hommes ont été placés en garde à vue après les heurts survenus vendredi soir dans le centre de Rennes.

Le parquet, qui a dénoncé des événements "graves", a saisi la direction territoriale de la police judiciaire de Rennes pour "dégradation par incendie" de ces deux bâtiments, "sous la qualification de dégradation par moyen dangereux et association de malfaiteurs".

Le centre de Rennes a été régulièrement le théâtre de nombreuses violences entre forces de l'ordre et manifestants, accompagnées de dégradations de commerces ou de mobilier urbain, depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites.

Le ministère de l'Intérieur avait annoncé vendredi soir l'envoi dans la capitale bretonne, dès samedi, de la CRS 8, basée à Bièves (Essonne) et spécialisée dans les violences urbaines.

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