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Sur la route des Jeux: Mathilde Lamolle et la peur de "ne jamais y arriver"

À 25 ans, Mathilde Lamolle, championne d'Europe du tir au pistolet en 2021 et multiple championne de France, a déjà participé deux fois aux Jeux olympiques: jusqu'aux JO de Paris, celle qui a été finaliste à 10 m lors des Jeux de Tokyo raconte son parcours à l'AFP.

Dans ce huitième épisode, elle détaille les difficultés de communication rencontrées avec son nouvel entraîneur, les doutes nés de résultats mitigés et le regard qui se tourne déjà vers Paris-2024.

"Je m'entends très bien avec Walter Lapeyre, mon nouvel entraîneur, mais parfois, pour se comprendre, on devait faire de longs discours et après deux heures, on n'était pas sûrs que tout soit bien clair pour l'autre. C'est une difficulté qui est restée jusqu'à la fin de saison. Il a fallu que la relation s'installe, qu'il comprenne mes besoins et vice-versa. Il y a quand même eu une Coupe du monde en juillet, où on est partis juste tous les deux, avec lui à 100% derrière moi, où ça a été très intéressant dans le coaching, un vrai point positif. Idem aux Mondiaux en octobre, où là encore le coaching a été vraiment bien. Mais on a donc quand même mis une saison pour arriver à quelque chose de pertinent et efficace.

Parfois je me suis dit, +je ne vais jamais m'en sortir+. Je me sentais seule et je me disais +il ne va jamais me comprendre, on ne va jamais y arriver+. Et pourtant il y avait parfois des pistes qui m'encourageaient. Finalement, je suis contente qu'on ait insisté. C'est lui qui m'accompagnera jusqu'à Paris, donc c'était un chemin nécessaire. J'ai accepté de ne pas avoir avec lui la même relation qu'avec Laurent Sasso, qui m'a coachée pendant dix ans."

- "Le coup dur" -

"Sur le plan des résultats, il y a eu des victoires et des podiums en Coupe du monde, mais je perds mon titre aux championnats d'Europe où je loupe la finale d'un point. Ca faisait deux éditions de suite que j'étais sur le podium, donc ça a été un peu le coup dur. Il a fallu vite se remobiliser avec les Mondiaux trois semaines plus tard. Et là, je fais mon record en qualif. Pour une fois j'arrive donc largement en finale et pas par la petite porte en finissant huitième. Par contre, la finale ne s'est pas très bien passée. Donc c'est mitigé. Si on voit mon classement et mon score, ça n'est pas terrible. Mais si on regarde les tirs, on voit que j'étais présente. Je ne passe pas loin de la médaille et je fais partie du Top 8 mondial le jour J.

Sur la saison, il y a plusieurs compétitions où je ne suis pas entrée en finale mais le bilan c'est que même quand je tire mal, j'en suis très proche. Il y a quelques années, je pouvais être au bout du classement. Là je suis Top 10/15 même quand je me loupe. Ca manque de régularité en finale, mais l'ensemble a quand même progressé."

- Objectif quotas -

"Pour la nouvelle saison, l'objectif premier est d'aller chercher un quota pour Paris-2024. On peut en gagner lors des championnats d'Europe à 10m en mars, lors des Jeux Méditerranéens en juin sur 25m et lors des Mondiaux en août, sur les deux distances. On vise deux quotas sur les deux disciplines.

Cette saison, on va aussi commencer à s'entraîner sur le stand des Jeux à Châteauroux. On a la chance de pouvoir faire ça et je n'ai toujours pas tiré là-bas. Donc on sera à Châteauroux avec l'équipe de France et à Bordeaux en stages individuels avec Walter pour aller plus dans la finesse. En équipe, c'est de la concurrence et de la mise en situation compétition. Et je continue à revenir à Marseille pour m'entraîner avec Jean Quiquampoix (champion olympique à Tokyo, ndlr) et Clément Bessaguet qui sont la référence en France. On est un sport assez monotone, donc changer de pas de tir permet de changer de lumière, d'atmosphère. Ca casse la routine."

Propos recueillis par Stanislas TOUCHOT

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