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Les services d'aide vers lesquels les mineurs étrangers non accompagnés (Menas) peuvent se tourner en région bruxelloise ne sont pas toujours adaptés à leurs besoins spécifiques et multiples, ressort-il de l'étude "Menas en errance autour de la gare du Midi". Dévoilée vendredi par deux chercheuses du Centre de recherche de Bruxelles pour les inégalités sociales (Crebis), ce rapport souligne les facteurs freinant l'accès des Menas à des services adaptés.
Le profil des mineurs étrangers non accompagnés présents aux abords de la Gare du Midi est essentiellement celui de Menas dits "en errance". Une errance à la fois physique et psychique qui affecte fortement la santé de ces jeunes, pour la plupart des hommes, souvent âgés de 11 à 18 ans, souligne l'étude cofinancée par la Ville de Bruxelles, le CPAS bruxellois et la Cocom.
Majoritairement originaires du Maroc, ces mineurs sont marqués par leur parcours de migration au cours duquel ils ont subi diverses formes d'abus et ont développé des assuétudes.
Leur profil, complexe, nécessite dès lors une prise en charge plurielle, tenant compte de leurs besoins médicaux, psychologiques et sociaux. L'étude constate toutefois que ce type d'approche n'est que peu développée et que les structures spécifiquement destinées aux Menas sont rares en région bruxelloise.
Les conditions d'admission, trop restrictives, de certains services obligent en outre les professionnels et les Menas à "faire du bricolage". Certains jeunes mentent par exemple sur leur âge pour accéder à certains services d'aide.
Autre difficulté pointée par le rapport: une multiplicité d'acteurs dont la collaboration est freinée par une méconnaissance des acteurs entre eux, notamment.
Parmi les pistes d'action dégagées par le rapport, les chercheurs insistent sur le nécessité de créer un centre d'hébergement spécifiquement destiné aux Menas. Ce centre devrait servir de lieu tampon avec la rue et de lieu d'information.