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L'institut belge de santé publique Sciensano et l'UCLouvain ont développé un nouvel instrument de mesure destiné à cartographier la privation sociale, aussi appelé le dénuement, dans les quartiers belges. Cet "indice belge de privation multiple" (BIMD) permet de mieux comprendre les inégalités en matière de santé et de confirmer un plus grand risque de décès prématuré dans les quartiers les plus défavorisés.
L'objectif de cet outil est de mesurer le dénuement des Belges, à savoir leur potentiel manque d'éléments essentiels, qu'ils soient matériels ou sociaux, à leur bien-être. Six domaines ont été examinés : l'enseignement, l'emploi, les revenus, le logement, la criminalité et la santé. "Nous mesurons la situation sur la base d'indicateurs qui renvoient à des besoins matériels et sociaux non satisfaits. Pour cela, nous utilisons des sources de données couvrant l'ensemble de la population, comme le recensement de la population belge", explique Martina Otavova, démographe à l'UCLouvain.
Ces données sont combinées pour calculer un score BIMD, une mesure relative du dénuement, par quartier. Les données les plus récentes, datant de 2011, montrent que les communes de Saint-Josse, Charleroi et Colfontaine connaissent la part la plus élevée de quartiers défavorisés, alors qu'Holsbeek, Hove et Artselaar, en Flandre, se trouvent à l'autre extrême de cette liste.
Selon les chercheurs, cet instrument permet par ailleurs de mieux étudier la privation sociale et les inégalités en matière de santé. Selon Aline Scohy, épidémiologiste chez Sciensano, les calculs du BIMD 2011 révèlent que "les personnes vivant dans les quartiers les plus défavorisés ont deux fois plus de risques de décéder prématurément (avant 75 ans) que les personnes vivant dans les quartiers les moins défavorisés".
L'objectif à terme est de poursuivre chaque année le développement de cet outil afin de "surveiller les inégalités en matière de santé en Belgique", conclut Aline Scohy.