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Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont exigé mardi "l'annulation immédiate" de l'interdiction faite par le gouvernement taliban aux femmes afghanes de travailler pour des ONG et les Nations unies, provoquant de vives réactions de la part des dirigeants afghans.
"Nous demandons l'annulation immédiate des décisions inacceptables qui restreignent les droits de l'Homme et les libertés fondamentales, notamment les dernières interdictions faites aux femmes afghanes de travailler pour les ONG et les Nations unies", ont déclaré les hauts diplomates du G7 dans un communiqué publié à l'issue de deux jours de discussions au Japon.
Les ministres ont également dénoncé les "violations systématiques des droits des femmes et des jeunes filles et la discrimination à l'encontre des membres des minorités religieuses et ethniques" commises par les autorités talibanes.
Depuis leur reprise du pouvoir en août 2021, les talibans à l'interprétation austère de l'islam ont multiplié les mesures liberticides à l'encontre des femmes.
Les portes des écoles secondaires sont fermées aux adolescentes, les jeunes filles ont interdiction de fréquenter les universités et les parcs leur sont inaccessibles.
Elles ont aussi été exclues de nombreux emplois publics, ou sont payées une misère pour rester à la maison et n'ont pas le droit de voyager sans être accompagnées d'un parent masculin. Elles doivent en outre se couvrir intégralement lorsqu'elles sortent de chez elles.
En décembre, une nouvelle mesure est venue restreindre les libertés des Afghanes, avec l'interdiction de travailler pour les organisations non gouvernementales nationales comme étrangères. Une interdiction qui a été étendue le 4 avril aux Nations unies.
- "Affaires intérieures" -
"Les pays étrangers ne devraient pas s'immiscer dans les affaires intérieures de l'Afghanistan", a condamné le porte-parole du gouvernement afghan, Zabihullah Mujahid, auprès de l’AFP.
"Les principes et les lois qui sont appliqués ou sont en cours d'application en Afghanistan ne sont pas l'affaire des autres pays mais celle des Afghans", a-t-il ajouté.
Les pays étrangers "devraient étudier et suivre de près la situation en Afghanistan" avant de faire de tels commentaires, a-t-il jugé.
"Ils devraient être en contact avec nous et prendre ensuite position", a-t-il souligné, faisant ainsi allusion à l'engagement diplomatique que la plupart des pays ont interrompu lorsque les talibans ont chassé le gouvernement soutenu par les Etats-Unis après 20 ans de guerre.
Dans un rare communiqué publié à la veille de la fête musulmane de l'Aïd al-Fitr, le chef suprême des talibans, Hibatullah Akhundzada, a également appelé la communauté internationale à ne pas se mêler des affaires afghanes.
"L'Afghanistan souhaite entretenir des relations positives avec ses voisins, les pays islamiques et le reste du monde, sur la base d'échanges mutuels et dans le cadre des principes islamiques", a déclaré M. Akhundzada.
"L'Afghanistan ne veut pas s'immiscer dans les affaires intérieures des autres pays et insiste pour que les autres pays ne s'immiscent pas dans ses affaires intérieures", a-t-il insisté.
L'interdiction faite aux Afghanes de travailler au sein des différentes missions de l'ONU a provoqué le courroux de l'organisation mondiale, qui s'est dite obligée de faire un "choix affreux" quant à la poursuite de ses opérations en Afghanistan.
L'ONU explique qu'elle ne peut se conformer à cette interdiction "illégale" au regard du droit international et de la Charte des Nations unies.
Quelque 3.900 personnes travaillent pour l'ONU en Afghanistan dont 3.300 nationaux, selon l'organisation. Environ 600 femmes font partie de ces employés, dont près de 400 Afghanes, au rôle essentiel pour mener à bien ses missions dans ce pays en proie à l'une des pires crises humanitaires au monde.
Il n'est en effet pas permis dans la société afghane, profondément conservatrice et patriarcale, à une femme de parler à un homme qui n'est pas un proche parent. Une femme bénéficiaire d'aide ne peut donc entrer en contact qu'avec une autre femme.
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