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"Il n'y aura aucun temps mort pour l'action": le Premier ministre Gabriel Attal a affiché son volontarisme et détaillé samedi dans Le Parisien son calendrier et sa feuille de route, après avoir réuni dans la matinée à Matignon l'ensemble de son gouvernement, au complet depuis jeudi.
Reprenant et précisant les grandes lignes de sa déclaration de politique générale, comme il l'a déjà fait sur France 2 jeudi, le Premier ministre déroule ce que sera son action au fil des saisons: "dès ce printemps nous réglerons plusieurs urgences", puis viendront un "été de progrès sociaux" et un "automne du travail".
Confronté à une crise agricole dès sa prise de fonction, il annonce qu'il recevra de nouveau en début de semaine les représentants des agriculteurs.
Sur le plan économique, il promet de "lever un à un les carcans qui brident les Français" et annonce qu'un projet de "loi Macron 2" sera présenté avant l’été "pour libérer l’activité économique, la croissance et le développement industriel".
La lutte contre le trafic de drogue fait également partie des priorités avec l'annonce dès le mois de mars d'un "nouveau plan anti-stups" tourné vers les villes moyennes.
En réponse aux émeutes de l'été dernier, M. Attal prévoit également pour le printemps "des mesures sur la justice des mineurs (afin) d'adapter nos sanctions aux plus jeunes".
Autre mesure: la modification de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU), qui fixe des quotas de logements sociaux dans certaines communes, sera présentée avant l’été.
Pour la rentrée, le Premier ministre annonce un projet de loi "pour l’acte II de la réforme du marché du travail".
Il promet d'avancer au sujet de la solidarité "à la source": "à la toute fin de l’été, nous allons expérimenter le préremplissage des formulaires de demande de la prime d’activité et du RSA pour lutter contre la fraude et le non-recours. On le généralisera d’ici à 2025", dit-il.
Parmi toutes les mesures exposées, M. Attal revient sur le temps passé sur les écrans, dont le président Emmanuel Macron a fait une priorité, pour annoncer son intention de "travailler avec les plates-formes à un vrai verrou numérique" qui empêche les mineurs de moins de 13 ans d'accéder aux réseaux sociaux.
- Un séminaire de deux heures et demi -
Dans la matinée, M. Attal avait réuni pour un séminaire de deux heures et demi la quasi totalité de ses 34 ministres, seul manquant le ministre des Armées, Sébastien Lecornu.
Après une période de remaniement d'un mois qui a traîné en longueur pour accoucher d'un exécutif sans beaucoup de nouveaux visages, il s'agissait pour M. Attal de montrer un "pack gouvernemental" qui est "au travail", selon les mots de Prisca Thevenot, la porte-parole du gouvernement.
"Nous sommes réellement dans l'action", a affirmé Mme Thevenot à l'issue du séminaire, assurant que la "démarche" de M. Attal consiste à "écouter, dialoguer et aussi suivre les décisions qui ont été mises en place".
"Nous devons maintenant être sûrs (que les mesures) sont bien dans le quotidien des Français (et dire) en transparence, en honnêteté, mais en responsabilité, là où cela a fonctionné et là où nous devons pouvoir revoir la copie s'il y a besoin", a dit Mme Thevenot.
Pour le Premier ministre, bousculé à peine nommé par la crise agricole et la fronde des enseignants, et cette semaine par les attaques de l'allié historique du président de la République, François Bayrou, il s'agit de reprendre la main sur le récit de ce début de mandat.
"Si l'on n'impose pas nous-mêmes notre propre calendrier politique, on s'expose à des crises à répétition", a-t-on expliqué à Matignon.
Après le séminaire, plusieurs ministres sont immédiatement partis sur le terrain, à l'image du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin qui s'est rendu à Besançon (Doubs) pour y présenter un bilan des 155 opérations "place nette" réalisées ces quatre derniers mois à l'échelle nationale.
Selon lui, ce démantèlement des trafics de drogue a conduit à plus de 1.270 interpellations et à la saisie de deux tonnes de drogue.
Le ministre s'envolera dimanche pour Mayotte avec la nouvelle ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, pour aborder la crise sécuritaire et préparer une opération "Wuambushu 2", "contre la délinquance et l'immigration illégale".