Partager:
Le gouvernement à Pékin a refusé samedi la proposition américaine d'un appel téléphonique entre le chef du Pentagone Lloyd Austin et son homologue Wei Fenghe, peu après que l'US Air Force eut abattu un ballon chinois, a annoncé mardi le ministère américain de la Défense.
"Notre engagement pour conserver des canaux de communication ouverts se poursuivra", a toutefois promis le général Pat Ryder, le porte-parole du Pentagone, après ce rejet confirmant la dégradation des relations entre les deux premières puissances mondiales.
L'armée américaine a abattu samedi, au large des côtes de Caroline du Sud, ce ballon chinois considéré par le Pentagone comme un ballon espion, destiné à récolter des informations sensibles. Pékin soutient de son côté qu'il s'agissait d'un aérostat civil, principalement destiné à recueillir des données météorologiques.
"Le samedi 4 février, juste après être passé à l'acte pour abattre le ballon du Parti communiste chinois, le ministère (américain) de la Défense a soumis une requête pour un appel sécurisé entre le ministre Austin et le ministre de la Défense chinois Wei Fenghe", a détaillé le général Ryder.
"Les communications entre nos armées sont particulièrement importantes en des moments comme ceux-là. Hélas, le Parti communiste chinois a décliné notre requête", a-t-il ajouté.
Le gouvernement chinois a estimé lundi que les Etats-Unis, en abattant le ballon chinois qui survolait leur territoire, avaient "gravement affecté et endommagé" les relations entre les deux pays.
Le même jour, les Etats-Unis ont affirmé avoir récupéré de premiers débris du ballon chinois, dont une partie de la toile.
Selon le Pentagone, le ballon lui-même était haut d'environ 60 mètres et portait une sorte de nacelle pesant plus d'une tonne qui reste à récupérer.
Le président Joe Biden a pris la décision d'abattre le présumé ballon espion chinois dès mercredi dernier mais les militaires américains lui avaient conseillé d'attendre que l'engin soit au-dessus de l'Atlantique, dans les eaux territoriales américaines.
M. Biden, qui doit prononcer mardi soir son discours de politique générale devant le Congrès, a été durement critiqué par l'opposition républicaine, qui lui reproche d'avoir attendu, signe selon elle de la "faiblesse" de son administration vis-à-vis de Pékin.
Des responsables américains ont toutefois assuré que cela avait fourni "une formidable occasion de mieux comprendre et d'étudier" l'engin, dont la traversée du territoire américain a captivé le pays pendant plusieurs jours.
L'incident du ballon a contraint le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, à reporter in extremis vendredi un déplacement très attendu en début de semaine dans la capitale chinoise, destiné justement à apaiser les relations entre les deux grands rivaux stratégiques.
Malgré cela, l'administration de Joe Biden assure vouloir maintenir le dialogue avec Pékin et que la visite de M. Blinken serait reprogrammée dès que les "conditions seront réunies".