Partager:
Le procès des fondateurs du média d'opposition Nexta, qui a joué un rôle clé dans la mobilisation du mouvement de contestation de 2020 du régime bélarusse, a commencé jeudi à Minsk, ont indiqué les médias d'Etat de cette ex-république soviétique.
Stepan Poutilo, co-fondateur de la chaîne diffusée sur YouTube et la messagerie Telegram ainsi que Ian Roudik, un autre responsable de Nexta, se trouvent en exil et sont jugés par contumace, a précisé le journal Sovietskaïa Biéloroussia ("Bélarus soviétique").
Pour sa part, l'ancien rédacteur en chef du média Nexta, Roman Protassevitch, arrêté en 2021 et assigné à résidence actuellement, est présent dans la salle d'audience, selon la même source.
Selon des images diffusées par l'agence de presse d'Etat Belta, M. Protassevitch a répété avant le début de l'audience reconnaître "entièrement" les charges qui pèsent contre lui.
Tous les trois sont accusés notamment d'"actions délibérées visant à inciter à la haine raciale, nationale, religieuse et sociale", de "diffamation", ainsi que des "troubles de masse". Ils risquent au total jusqu'à 15 ans de prison.
Nexta a joué un rôle clé dans la mobilisation du mouvement de protestation historique contre la réélection en août 2020 du président Alexandre Loukachenko, ce qui lui a valu d'être interdite et classée en tant qu'"organisation terroriste" par la Cour suprême bélarusse.
Le journaliste et militant d'opposition Roman Protassevitch a été arrêté le 23 mai 2021 avec sa compagne Sofia Sapega quand leur vol Ryanair reliant Athènes à Vilnius a été intercepté par un avion de chasse bélarusse, suscitant un tollé international.
M. Protassevitch a accepté de coopérer avec l'enquête et est assigné à résidence depuis juin 2021 tandis que sa compagne a, elle, été condamnée à six ans de prison.
Il a assuré à plusieurs reprises se repentir dans des vidéos diffusées par la télévision publique bélarusse, des déclarations faites "sous pression" selon l'opposition bélarusse.
Au pouvoir depuis 1994, Alexandre Loukachenko a été réélu en 2020 à l'issue d'une présidentielle jugée frauduleuse par l'Occident, ce qui avait poussé des dizaines de milliers de manifestants dans les rues. Les arrestations massives, exils forcés et emprisonnement de militants et journalistes ont brisé ce mouvement.