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Le président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva s'est dit "certain" que Jair Bolsonaro était le cerveau derrière l'attaque le 8 janvier des institutions nationales à Brasilia, et qu'il cherchait ainsi à réaliser un "coup d'Etat".
"Aujourd'hui, je suis conscient et je le dis haut et fort : ce citoyen (l'ancien président Bolsonaro) a préparé le coup d'État", a déclaré jeudi soir Lula dans une interview accordée à la chaîne de télévision locale RedeTV!
Le 8 janvier, des milliers de partisans de Bolsonaro, mécontents de la victoire de Lula sur son rival d'extrême droite lors de l'élection présidentielle d'octobre 2022, ont envahi et vandalisé le palais présidentiel, le Congrès et la Cour suprême.
Un juge brésilien a décidé d'inclure l'ex-dirigeant, qui a quitté le Brésil pour la Floride fin décembre, dans l'enquête qui vise à déterminer qui est à l'origine du saccage des institutions brésiliennes.
"Je suis certain que Bolsonaro a participé activement à cela et essaie encore d'y participer", a ajouté Lula, interrogé sur le rôle de l'ancien président dans ces événements.
"Ils voulaient créer cette pagaille le 1er janvier, mais ils ont réalisé qu'ils ne pouvaient pas le faire parce qu'il y avait trop de policiers et trop de gens dans les rues", a ajouté Lula.
Ces déclarations interviennent le même jour que celles du sénateur Marcos do Val qui a assuré avoir participé à une réunion avec l'ex-président Bolsonaro au cours de laquelle il a été question d'empêcher l'arrivée au pouvoir de Lula.
Le sénateur a dit jeudi à plusieurs médias brésiliens qu'il s'était vu confier lors de cette réunion la mission d'enregistrer en secret une conversation avec le président du Tribunal supérieur électoral, Alexandre de Moraes, bête noire des bolsonaristes.
Selon lui, l'idée était de tenter de l'incriminer avec des propos compromettants et remettre ainsi en cause le scrutin d'octobre qui a vu Lula l'emporter d'une courte tête sur le sortant d'extrême droite (50,9% contre 49,1%).
Marcos do Val, qui a été entendu par la Police fédérale jeudi soir, avait initialement dit au magazine Veja que M. Bolsonaro lui avait présenté ce plan.
Mais il changé de version par la suite, affirmant que l'ex-président était demeuré "silencieux" durant la réunion et que l'idée lui avait été exposée par un député d'extrême droite. Il a précisé qu'il avait refusé de la mettre à exécution.
- Une réélection pas écartée -
Selon ses avocats, Jair Bolsonaro a déposé une demande d'extension de son visa de six mois pour rester aux Etats-Unis. Il nie avoir quelque lien que ce soit avec les événements du 8 janvier.
"Nous avons vaincu Bolsonaro, mais nous devons encore vaincre le Bolsonarisme", a également dit le président Lula dans l'entretien à la TV locale.
Lula, 77 ans, a par ailleurs évoqué l'éventualité d'une nouvelle candidature en 2026.
Contrairement aux propos tenus à plusieurs reprises à ce sujet durant la campagne électorale, il n'a pas totalement écarté cette possibilité jeudi soir.
"Aujourd'hui, je dirais que non (...) Mais si le moment venu la situation est délicate et je suis en bonne santé... Je pourrais seulement être candidat en parfaite santé, à 81 ans, mais avec l'énergie d'un homme de 40 et l'envie de mes 30 ans", a-t-il conclu.