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Bouquet final aux défilés du carnaval de Rio

Eloge des plaisirs tropicaux, lutte des Afro-Brésiliens pour leur liberté, pluie de stars: les défilés du carnaval de Rio ont offert dans la nuit de lundi à mardi leur bouquet final.

Pour la deuxième nuit consécutive, les prestigieuses écoles de samba se mesuraient au Sambodrome, enceinte aux 70.000 places créée il y a 40 ans par l'architecte Oscar Niemeyer pour accueillir "le plus grand spectacle de la Terre", comme les Cariocas aiment dire.

L'un des moments les plus délicieux a été le défilé de l'école Mocidade Independente de Padre Miguel, qui s'est livrée à un éloge acidulé du cajou, fruit au jus aussi savoureux que sa fameuse noix.

Avant même le rendez-vous au Sambodrome, la chanson du défilé est devenue ces dernières semaines un tube au Brésil sur les plateformes de streaming, bien au-delà des aficionados du carnaval - un phénomène rare.

Dans un registre très différent, Portela, école fondée il y a un siècle et donc presque aussi vieille que la samba, a exalté le militantisme noir et le combat de l'abolitionniste brésilien Luiz Gama au XIXe siècle.

"C'est un sujet très emblématique pour le peuple noir", a confié à l'AFP Alan Rocha, 43 ans, acteur et musicien noir, à sa descente d'un splendide char "allégorique". "Le peuple noir dans ce merveilleux défilé de Portela, c'est trop bon!", lance-t-il, aux anges.

Le carnaval carioca est aussi l'occasion de célébrer l'histoire de la samba et ses grands créateurs. Pour cette édition, deux grands noms ont été mis à l'honneur.

D'abord Martinho da Vila, qui a fait une apparition sur un char de l'école Unidos de Vila Isabel, dont il a composé la chanson.

Puis Alcione, chanteuse à la voix puissante et aux classiques innombrables, qui fête cette année ses 50 ans de carrière. Elle a eu droit à l'hommage vibrant de Mangueira, l'une des plus glorieuses écoles. Elle a ouvert le bal et a pu compter sur la participation de sa grande amie Maria Bethania, autre référence de la musique brésilienne.

Inventée par les communautés descendantes des esclaves africains conduits de force au Brésil, la samba est devenue l'emblème de la culture populaire de Rio.

La plupart des grandes écoles de samba, comme Mangueira, sont enracinées dans les quartiers les plus populaires de la ville. Mangueira est d'abord le nom de la favela où l'école a été fondée il y a 96 ans.

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