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Des milliers de Bulgares ont manifesté lundi dans plusieurs villes du pays pour protester contre les violences faites aux femmes, après un fait divers qui a choqué l'opinion, lors duquel une adolescente a été tailladée une centaine de fois par un ex-petit ami, il y a un mois.
Un tribunal de la ville de Stara Zagora (centre), saisi de l'affaire, avait dans un premier temps qualifié ses blessures de "légères" et n'avait pas ordonné l'arrestation du jeune homme, âgé de 26 ans.
Sous la pression d'une opinion publique scandalisée, les autorités ont depuis arrêté l'homme, qui nie l'agression.
Lundi, des manifestants, dont au moins cinq mille personnes dans la capitale Sofia, ont réclamé une réforme du système judiciaire et une meilleure protection des femmes, en portant des affiches sur lesquelles on pouvait notamment lire "Pas une seule femme de plus !"
"Comment est-il possible qu'un tel sadisme soit qualifié de 'lésions corporelles légères' ? La réaction du tribunal est choquante", a déclaré à l'AFP Emilia Stoyanova, 39 ans, qui travaille dans les ressources humaines.
"La tolérance traditionnelle à l'égard des violences domestiques, le dysfonctionnement des institutions doivent changer" a estimé un autre manifestant, Ivan, qui n'a accepté de révéler que son prénom.
Selon les chiffres de la police, dix-huit femmes ont été tuées dans le pays au cours des trois premiers mois de l'année, mais les militants des droits humains estiment que ce chiffre est largement sous-estimé.