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Cyclone Freddy: plus de 400 morts en Afrique australe, le Malawi meurtri

Le cyclone Freddy, à la longévité exceptionnelle, a fait plus de 400 morts en Afrique australe dont la grande majorité au Malawi, où le bilan s'est encore aggravé jeudi soir, l'espoir de retrouver des survivants devenant de plus en plus mince.

Freddy a frappé deux fois en quelques semaines dans la région, tuant sur son passage 73 personnes au Mozambique, 17 à Madagascar et désormais 326 au Malawi, selon un dernier bilan national annoncé dans la soirée par le président de ce pays enclavé, parmi les plus pauvres de la planète.

"Depuis hier (mercredi), le bilan de cette catastrophe est passé de 225 à 326 morts, le nombre de déplacés a plus que doublé" dépassant les 183.000 au Malawi, a déclaré Lazarus Chakwera, en déplacement à Blantyre (sud), capitale économique et épicentre des intempéries.

Formé début février au large de l'Australie, le cyclone en passe d'être classé le plus long jamais enregistré a fait une traversée inédite de plus de 8.000 km d'est en ouest dans l'océan Indien.

Il a touché terre pour la première fois le 21 février sur la côte est de Madagascar, faisant 7 morts. Le phénomène, qui sévit depuis plus de 35 jours, a ensuite frappé le Mozambique, tuant 10 personnes.

Il a ensuite rebroussé chemin début mars et touché Madagascar une seconde fois, y faisant 10 nouveaux morts. Il est également reparti vers le Mozambique, où il a encore provoqué 63 morts.

Mais c'est au Malawi, qui n'avait jusqu'alors ressenti qu'une augmentation du niveau des pluies et où le cyclone a finalement frappé lundi, que Freddy a fait le plus de ravages. Affaibli mais avec des rafales atteignant encore 200 km/h à son retour, le phénomène a charrié des pluies diluviennes qui ont entraîné de fortes inondations et des glissements de terrain.

La région densément peuplée de Blantyre est dévastée. L'état de catastrophe et deux semaines de deuil national ont été décrétés. La police et l'armée ont été déployées.

- Enfouis dans la boue -

Jeudi, voisins et secouristes ont continué à fouiller la boue dans l'espoir de retrouver des survivants. Mais les opérations de sauvetages se soldent de plus en plus souvent par un macabre ramassage de corps en décomposition.

Dans le township de Manje, près de Blantyre, les habitants ont appelé les secours. Des centaines de corps sont enfouis là, dans la boue, assurent-ils à l'AFP. L'odeur putride et les bulles d'air remontant à la surface du sol gorgé d'eau ne laissent guère de doute.

Devant une maison en piteux état et recouverte de terre, une dizaine d'habitants et cinq soldats se mettent à creuser et extraient un premier corps, celui d'un homme.

"J'espère qu'ils trouveront d'autres corps pour qu'ils puissent être enterrés et reposer en paix", dit Rose Phiri, une femme âgée originaire du coin.

Au milieu de la désolation, l'espoir surgit parfois: la veille, les secours ont miraculeusement sauvé une enfant. Promise, 13 ans, était prisonnière depuis trois jours de la boue dans sa maison effondrée.

Le président Chakwera a réitéré son appel à l'aide jeudi, affirmant que "les besoins sont énormes". Le chef d'Etat en avait appelé la veille à l'aide internationale pour faire face aux immenses destructions, qualifiant la catastrophe de "tragédie nationale".

Au Mozambique voisin, Le président Filipe Nyusi qui s'est rendu mercredi dans la province la plus touchée, Zambezia (centre), limitrophe du Malawi, avait également appelé à une mobilisation "d'urgence" de l'aide nationale et internationale pour "réparer les infrastructures détruites".

Des tempêtes tropicales et des cyclones apparaissent plusieurs fois par an dans le sud-ouest de l'océan Indien pendant la saison cyclonique qui dure de novembre à avril.

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