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Deux jeunes israéliens habitant une colonie juive en Cisjordanie occupée ont été tués par balles dimanche dans une attaque contre leur voiture, qualifiée d'"attentat terroriste palestinien" par le gouvernement israélien.
L'attaque survient au moment où une rencontre entre responsables palestiniens et israéliens s'est tenue dimanche en Jordanie pour tenter de mettre un terme à la spirale de violences observées depuis le début de l'année, après l'entrée en fonctions fin décembre du gouvernement formé par le Premier ministre, Benjamin Netanyahu (droite), avec des alliés d'extrême droite et de formations juives ultraorthodoxes.
Elle s'est produite sur la route principale à Huwara, près de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, où un photographe de l'AFP a vu des soldats israéliens déployés pour des opérations de recherche.
Sans revendiquer l'attaque, le groupe armé palestinien Jihad islamique l'a qualifiée d'"opération héroïque".
"Deux Israéliens ont été tués dans un attentat terroriste palestinien", peut-on lire dans un communiqué conjoint de M. Netanyahu et de son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir. "Notre réponse au terrorisme est de le combattre avec force et de renforcer nos racines sur notre terre", ajoute le texte.
Avant cela, le Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge, avait déclaré à l'AFP que les deux jeunes israéliens blessés à Huwara avaient succombé à leurs blessures.
L'armée israélienne a indiqué qu'un "terroriste [avait] ouvert le feu sur un véhicule israélien" et que des soldats avaient ensuite bouclé le secteur pour des opérations de recherche.
Le Conseil régional Shomron, qui gère les colonies juives dans cette zone, a identifié les deux victimes comme étant deux frères, Hallel et Yagel Yaniv, habitants de la colonie de Har Bracha, proche du lieu de l'attaque, âgés respectivement de 22 et 20 ans.
Des colons appelant à la vengeance ont incendié des dizaines de maisons à Huwara dans la soirée, selon l'agence palestinienne Wafa.
Un Palestinien de 37 ans, Sameh Aqtash, a été tué par balles dans la soirée à Zaatara, un village près de Naplouse, selon le ministère de la Santé palestinien.
L'armée israélienne n'a pas commenté cette information dans l'immédiat mais a annoncé avoir évacué des dizaines de Palestiniens de leurs maisons menacées par des incendies à Huwara.
La Croix-Rouge palestinienne a annoncé que 98 personnes avaient été soignées dans les incidents dans la zone, la majorité de suffocation à la suite d'inhalation de gaz lacrymogène, alors que les services de secours israéliens faisaient état de trois blessés israéliens après des jets de pierres.
Le Premier ministre israélien a appelé au calme dans une vidéo diffusée par son bureau.
"Je vous demande même si le sang est encore chaud et les esprits échauffés de ne pas faire justice soi-même mais de laisser les forces de sécurité accomplir leur mission", a déclaré Benjamin Netanyahu.
Le bureau du président palestinien Mahmoud Abbas a publié un communiqué accusant Israël de "protéger les actes terroristes perpétrés par des colons" dans cette zone de Cisjordanie.
- "Peine de mort" -
Dans leur communiqué, MM. Netanyahu et Ben Gvir annoncent qu'un comité ministériel a voté en faveur d'une "proposition de loi ouvrant la possibilité pour un tribunal d'infliger la peine de mort aux terroristes".
Cette proposition est très controversée en Israël, où la peine de mort n'a été appliquée qu'une fois par la justice civile, à l'encontre du criminel de guerre nazi Adolf Eichmann, en 1962.
Orit Strock, ministre des Missions nationales et figure du mouvement des colons, a appelé sur Twitter "au retour immédiat de la délégation israélienne" participant à la rencontre d'Aqaba.
Dans un communiqué affirmant, comme d'autres groupes palestiniens, son opposition aux discussions en Jordanie, le Jihad islamique a qualifié l'attaque de Huwara de "message fort au sommet d'Aqaba pour dire que notre résistance est active".
La diplomatie française a "fermement" condamné l'attaque, en appelant "à toutes les parties pour qu'elles évitent d'attiser ces violences et contribuent à la désescalade", selon une déclaration.
La mort des deux jeunes Israéliens survient dans un contexte de montée des violences, notamment dans le nord de la Cisjordanie, où l'armée multiplie depuis près d'un an ses opérations.
Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.
Mercredi, onze Palestiniens ont été tués à Naplouse dans le raid le plus meurtrier mené par l'armée israélienne en Cisjordanie depuis 2005 au moins.
Depuis le début de l'année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à 62 Palestiniens (parmi lesquels des membres de groupes armés et des civils incluant des mineurs) et à onze civils (dont trois mineurs) et un policier israéliens ainsi qu'une Ukrainienne, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.