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Le Sénégal, secoué depuis plusieurs jours par le report controversé de l'élection présidentielle, s'enfonce samedi dans la crise après la répression de manifestations au cours desquelles deux jeunes hommes ont été tués.
La répression a suscité une vague d'indignation dans l'opposition. "Nous prenons à témoin la communauté régionale et internationale, face aux dérives de ce pouvoir finissant" du président Macky Sall, a réagi Khalifa Sall, l'un des principaux candidats à la présidentielle.
Thierno Alassane Sall, un autre candidat, a protesté sur X contre la "répression brutale inacceptable".
Le pays a été vivement ému par la mort dans la ville historique de Saint-Louis (nord) d'Alpha Yoro Tounkara, 22 ans, étudiant en deuxième année de licence de géographie. Des centaines d'étudiants de l'université Gaston Berger, où il étudiait, ont veillé dans la nuit de vendredi à samedi, priant pour lui.
Les circonstances de sa mort ne sont pas encore connues mais une enquête a été ouverte, a indiqué le procureur de la République de Saint-Louis. Le ministre de l'Intérieur a affirmé dans un communiqué "que les forces de défense et de sécurité ne sont pas intervenues dans le Campus universitaire où le décès est survenu".
Modou Gueye, 23 ans, est la deuxième victime des manifestations. Il était un marchand ambulant à Colobane, un quartier animé de Dakar, où il vendait des maillots et des drapeaux.
L'information n'a pas été confirmée par les autorités. Des images diffusées sur les réseaux sociaux font craindre de nombreux blessés.
Ce nouvel épisode de troubles ouvre une période d'incertitude dans le pays une semaine après l'annonce par Macky Sall du report sine die de la présidentielle, initialement prévue le 25 février.
Une nouvelle manifestation lancée par un collectif de la société civile, Aar Sunu Election ("Protégeons notre élection"), est prévue mardi.