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En pleine guerre dans la bande de Gaza, la solution à deux Etats poussée au G20

La solution à deux Etats comme "seule possible" pour une paix entre Israéliens et Palestiniens a reçu un large soutien parmi les pays du G20 réunis jeudi à Rio de Janeiro, où la guerre dans la bande de Gaza a été au cœur des débats.

Clôturant une réunion de deux jours des ministres des Affaires étrangères des pays de ce groupe, le chef de la diplomatie brésilienne Mauro Vieira a souligné devant la presse "l'unanimité virtuelle en soutien de la solution à deux Etats comme la seule possible pour le conflit entre Israël et la Palestine".

"Il n'a pas dit juste +unanimité+ parce que toutes les interventions n'ont pas porté sur le sujet mais ceux qui se sont manifestés se sont montrés favorables, et ils ont été nombreux", a expliqué à l'AFP une source diplomatique brésilienne, dont le pays assure la présidence tournante du G20.

L'Union européenne a aussi donné de la voix pour soutenir une coexistence d'Israël et d'un Etat palestinien indépendant.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a dit avoir demandé au ministre brésilien "d'expliquer au monde qu'au G20 tout le monde était favorable à cette solution".

Alors que quatre mois de conflit entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste Hamas ont engendré une crise humanitaire catastrophique, les Etats-Unis, premier soutien d'Israël, ont mis leur véto cette semaine à une résolution en faveur d'un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza.

"Nous plaidons pour qu'on parvienne au plus vite à un accord qui assure la libération des otages (retenus par le Hamas, ndlr) et qui aboutisse à un cessez-le-feu humanitaire prolongé", a défendu le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, selon le texte de son intervention durant la séance plénière de mercredi.

Mercredi, le Parlement israélien a massivement voté une résolution proposée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'opposant à toute "reconnaissance unilatérale d'un État palestinien", qui reviendrait selon le texte à récompenser le "terrorisme sans précédent" du Hamas.

Selon le Washington Post, les Etats-Unis et plusieurs pays arabes alliés travaillent à un plan global destiné à établir une paix israélo-palestinienne durable après la fin de la guerre, et prévoyant notamment un calendrier pour l'établissement à terme d'un Etat palestinien.

L'attaque sans précédent lancée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés dans le sud d'Israël a fait plus de 1.160 morts, en majorité des civils, selon un comptage de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas et a déclenché une offensive qui a fait 29.410 morts dans la bande de Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

- "Hystérie" -

Deux ans après le début de l'offensive russe, la guerre en Ukraine s'est aussi imposée à l'agenda du G20, de même que la mort en prison d'Alexeï Navalny, principal opposant au président russe Vladimir Poutine.

"Non seulement de la part des pays du G7 mais aussi de beaucoup d'autres pays, il y a eu un très large accord sur l'impératif de mettre fin à l'agression russe", a insisté M. Blinken devant des journalistes.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'en est pris à l'Occident pour les accusations lancées contre la Russie après la mort de Navalny.

"Ils se comportent en procureur, accusateur, juge et bourreau - tout à la fois", a-t-il dit à des journalistes, fustigeant une "hystérie".

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, pour qui les torts sont partagés dans la guerre entre d'un côté Kiev et ses alliés, de l'autre la Russie, a reçu jeudi soir à sa résidence officielle à Brasilia le responsable russe. La veille, il avait rencontré au palais présidentiel le diplomate américain.

MM. Blinken et Lavrov, eux, n'ont eu aucun contact bilatéral. Leur dernière entrevue date d'une réunion du G20 en Inde en mars 2023.

Malgré les pressions de pays occidentaux en vue de condamner l'invasion russe, le précédent sommet du groupe, en septembre à New Delhi, avait accouché d'un communiqué final vague. Le texte dénonçait l'usage de la force mais sans citer la Russie.

C'était le premier rendez-vous de haut niveau de l'année pour le G20, qui tiendra son sommet annuel des chefs d'Etat en novembre à Rio. Le Brésil souhaite faire avancer la lutte contre la faim et le réchauffement climatique, ainsi qu'une réforme de la gouvernance globale.

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