Accueil Actu Monde International

Femmes emblématiques à l'honneur de la Fashion week de New York

De l'icône féministe Gloria Steinem chez Michael Kors à l'artiste pionnière Eileen Gray chez Gabriela Hearst, la Fashion week de New York, qui s'est achevée mercredi, a mis à l'honneur des femmes emblématiques dans les collections automne-hiver 2023.

- Les femmes qui inspirent Michael Kors -

Nostalgique après 42 ans de carrière, le créateur américain Michael Kors est parti explorer ce qui l'inspirait "quand (il a) grandi dans les années 1970". Il y a d'abord un lieu, le quartier de Greenwich Village à New York, où se tenait le défilé, autrefois "mélange de glamour et de bohème". Et des femmes de sa génération, de Yoko Ono à Tina Turner, de Gloria Steinem à Jane Fonda, ou encore Aretha Franklin, qu'il décrit ainsi : "Elles ne suivent pas les règles, elles suivent leur chemin et même si elles sont fortes, puissantes et intelligentes, elles sont heureuses d'aimer la mode".

La journaliste, auteure et activiste, Gloria Steinem, 88 ans, était assise au premier rang et le créateur a rendu hommage à cette icône féministe, également appréciée pour son style, avec une ceinture rappelant celles qu'elle portait. L'accessoire revenait en boucle pour rehausser des robes près du corps se terminant par des franges ou un ensemble pull mini-short et bottes enveloppé dans un long manteau.

"La saison des +Awards+", notamment les Oscars, "arrive et on sait qu'on va s'ennuyer parce que tout le monde portera la même chose tout le temps", a-t-il ironisé. "Les femmes dont on se souvient portent des tenues différentes en soirée, mais ça n'a pas besoin d'être la folie pour Instagram", a-t-il ajouté. Sur son podium, cela signifiait un modèle défilant dans une combinaison dorée et moulante à sequins, sous un long manteau en cachemire.

- Gabriela Hearst apaise -

L'Américano-Uruguayenne Gabriela Hearst continue de puiser ses inspirations chez des femmes non conformistes, pionnières et souvent ignorées ou déconsidérées de leur vivant. Après la poétesse grecque de l'Antiquité Sappho, l'une des premières féministes de l'histoire, pour sa précédente collection, elle a mis en avant mardi l'artiste et architecte irlandaise Eileen Gray, qui avait ouvert la voie au mouvement moderniste dans les années 1920.

L'influence apparaît dans les coupes droites et fonctionnelles de vestes, pantalons ou longs manteaux en cachemire recyclé. Un sac rouge ou un manteau de cuir très fin, formés comme un puzzle de petits panneaux symétriques, rappellent directement une œuvre de l'artiste, qui vécut 98 ans (1878-1976) et détient toujours le record du meuble du 20e siècle le plus cher aux enchères, un fauteuil dragon art déco vendu 21,9 millions d'euros en 2009. "Elle n'a jamais vécu" ce succès "et comme beaucoup de femmes, elle s'est dévaluée et a sous-estimé son excellence", dit dans sa note de collection Gabriela Hearst, qui fait vivre sa marque tout en étant directrice artistique chez Chloé.

La fantaisie reste emprunte de sobriété, comme avec cette robe pull ivoire en mailles torsadées, confiée à la coopérative "Manos del Uruguay". Les couleurs favorites de la créatrice, les jaune or, rouge et noir, reviennent aussi, assortis en rayures sur un ensemble ruana (un type de poncho) et jupe.

Sous la musique folk du groupe Sumbuck prédominait un sentiment d'apaisement, à l'image des lignes élégantes et sobres des tenues des mannequins défilant dans un immense entrepôt de Brooklyn.

- The Blonds nostalgiques du vieil Hollywood

Connus pour leur sens du glam et de l'extravagance, Philippe et David Blond, le couple et duo à la tête de "The Blonds", ont teinté leur collection de références à Hollywood. Des robes scintillantes, fausses fourrures et brushing ou coupes afro volumineux sur talons aiguilles Louboutin se marient à la bande son d'un James Bond. "Quand nous avons pensé au vieux glamour d'Hollywood, la référence ultime c'est Elizabeth Taylor, ses histoires d'amour tumultueuses et son obsession pour les bijoux", raconte David Blond en coulisses. Sur le podium, ils ont traduit l'obsession par un diamant, porté comme un bijou, un accessoire au niveau de la ceinture ou même une protection pour tout le haut du corps. Un privilège revenu à la modèle et actrice transgenre et noire Dominique Jackson, connue pour son rôle dans la série "Pose" sur la culture LGBTQ dans les communautés noires et hispaniques de New York dans les années 1980 et 1990.

À lire aussi

Sélectionné pour vous