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Finlande: Sanna Marin se met en retrait après sa défaite électorale

Battue dimanche aux élections législatives en Finlande, la Première ministre sortante Sanna Marin a annoncé mercredi qu'elle allait quitter la tête du parti social-démocrate en septembre pour redevenir simple députée, balayant aussi les spéculations sur un gros poste international.

La dirigeante de 37 ans, dont l'avenir politique fait l'objet de spéculations, "est arrivée à la conclusion que je ne briguerai pas un nouveau mandat de dirigeante du SDP lors du prochain congrès en septembre", a-t-elle dit lors d'une conférence de presse.

"On ne m'a pas proposé de poste international. Je vais continuer mon travail comme députée", a précisé la sociale-démocrate aux journalistes.

Mme Marin, bien que Première ministre la plus populaire depuis le début du XXIe siècle en Finlande, n'avait pu faire mieux qu'une troisième place avec son parti aux élections dimanche, où elle a été devancée par le centre-droite et le parti nationaliste.

"Je présenterai la démission du gouvernement demain (jeudi)", a-t-elle indiqué.

Son parti, qui avait amélioré son score par rapport aux élections de 2019, pourrait toutefois rejoindre une coalition avec le futur Premier ministre Petteri Orpo s'il choisit de s'allier avec la gauche plutôt que l'extrême droite.

Mme Marin a aussi écarté l'hypothèse qu'elle devienne ministre dans ce cas de figure, ou une candidature à la présidentielle finlandaise l'an prochain.

"Je ne pense pas que ce soit probable que je sois dans l'équipe ministérielle moi-même", a-t-elle déclaré.

Quant à l'hypothèse de représenter la Finlande dans la nouvelle Commission européenne l'an prochain, elle l'a également exclue quand ce poste revient traditionnellement au parti au pouvoir.

"Il est très clair que le principal parti du gouvernement va continuer à prendre le poste de commissaire à l'avenir, ce qui a été le cas jusqu'ici", a expliqué Mme Marin.

- Élevée par deux femmes -

Evoquant le "grand honneur" de mener le gouvernement depuis trois ans et demi, celle qui est devenue une figure internationale reconnue au cours de son mandat a aussi confié "des moments exceptionnellement difficiles".

"Je dois franchement admettre que ma propre endurance a été mise à l'épreuve durant ces années", a-t-elle expliqué.

"J'espère que j'aurai une vie un peu plus calme, avec ces responsabilités derrière moi".

Sa défaite électorale a marqué un coup d'arrêt pour l'ascension éclaire de celle qui était devenue fin 2019 la plus jeune Première ministre du monde, à 34 ans seulement.

Son gouvernement très féminin, sa bonne gestion de la pandémie de Covid-19 et de l'adhésion de la Finlande à l'Otan, ainsi que ses prises de position ferme face à la Russie voisine sur la guerre en Ukraine avait braqué les projecteurs sur une dirigeante au profil moderne.

Décrite comme une "Première ministre rock star", elle divise davantage dans son pays, où elle a été critiquée sur la détérioration des finances publiques et l'inflation.

Ses deux adversaires principaux, M. Orpo et la cheffe du parti souverainiste et anti-immigration des "Finlandais de base", avaient concentré leurs attaques sur la situation économique du pays et la hausse des prix.

Mais elle avait su faire souffler un vent nouveau sur le SDP, parti issu d'un monde industriel vieillissant et masculin.

"Elle nous a rendu fiers, avant les gens se moquaient de nous, on était un parti de la vieille école", dit à l'AFP Mo Shimer, un militant du SDP de 26 ans.

Issue d'une famille modeste, elle est élevée par sa mère et sa compagne près de Tampere "la rouge", bastion industriel du pays.

Elle en avait gardé un attachement à la cause LGBT, en participant récemment à la marche des Fiertés d'Helsinki.

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