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Les opérations de secours se poursuivent lentement dans la nuit de mardi à mercredi à Alausi, dans le sud de l'Equateur, où un glissement de terrain a fait au moins 11 morts et 67 disparus, mais l'espoir de retrouver des survivants s'amenuise plus de deux jours après la catastrophe.
Accompagnés de chiens renifleurs, des groupes de sauveteurs et des habitants fouillent prudemment les décombres, après qu'un énorme pan de montagne s'est détaché dans la nuit de dimanche à lundi dans cette ville de la province du Chimborazo, à quelque 300 km au sud de Quito.
"Il devient presque impossible de procéder à un enlèvement total (des débris) et ce que l'on trouvera, si on les trouve, ce seront des corps", explique tristement Adriana Guzmán, membre d'une équipe de pompiers.
Selon le dernier bilan officiel, le glissement de terrain a fait 11 morts et 67 disparus, et 163 maisons ont été touchées par la coulée de boue qui s'est abattue sur un quartier périphérique accroché à flanc de montagne.
Sur place, les survivants ont assisté toute la journée de mardi, entre colère et impuissance, aux opérations de secours pour tenter de dégager leurs proches ensevelis.
"Ici gisent ma fille, ma petite-fille, toute ma famille (...) Notre douleur est terrible", lance à l'AFP Carlos Maquero, le visage bouleversé par la douleur, et lançant de terribles appels à l'aide pour accélérer les travaux d'excavation.
"Mes sœurs ont réussi à s'enfuir, grâce à Dieu (...) mais ma belle-sœur n'a pas réussi à sortir, elle a été enterrée là avec ses bébés", se lamente Carmen Quiroz.
Au fil des heures, les espoirs de retrouver des survivants s'amenuisent.
Il y a une "accumulation de tonnes et de tonnes de terre" qui "rend difficile la survie des victimes", a indiqué à l'AFP Fernando Yanza, l'un des pompiers travaillant sur le site.
La terre accumulée "enlève le peu d'oxygène et c'est le principal problème" auquel sont confrontées les personnes piégées sous la coulée, a expliqué M. Yanza après avoir émergé d'une excavation de quatre mètres de profondeur sans trouver de signe de vie.
"Plus on creuse, plus c'est dangereux" car le sol est instable, a-t-il ajouté.
- "Aussi longtemps que nécessaire" -
Venu sur place lundi soir, le président équatorien Guillermo Lasso a été accueilli par des huées et des cris d'hostilité: "Dehors Lasso!"
"J'ai pu voir de mes propres yeux le travail de recherche et de sauvetage effectué par les secouristes", a-t-il commenté sur Twitter après avoir rencontré les autorités locales, assurant que ces opérations se poursuivraient "aussi longtemps que nécessaire".
Dans la zone sinistrée, quelque 600 maisons épargnées par la coulée ont été évacuées sur ordre des autorités. Le gouvernement a mis en place trois centres d'hébergement pour les sinistrés du glissement de terrain, qui s'est étendu sur 24,3 hectares.
L'histoire de Jacob, un labrador noir qui cherche désespérément ses maîtres sous les décombres, est devenue virale sur les réseaux sociaux: l'animal renifle, creuse, hurle... Selon les médias locaux, seuls deux membres de la famille qui l'accueillait ont été sauvés. Les voisins qui ont reconnu le chien l'ont habillé d'un T-shirt vert pour l'identifier.
La zone où s'est produite la tragédie était en "alerte jaune" depuis le mois de février en raison des précipitations. En outre, les autorités avaient mis en garde contre un possible affaissement de la route dans ce même secteur.
Frappé par de fortes pluies qui ont provoqué de nombreuses inondations, l'Equateur a déclaré la semaine dernière l'état d'urgence dans 13 des 24 provinces du pays, afin de mobiliser les ressources nécessaires pour venir en aide aux personnes touchées.
Avant la coulée de boue, l'Equateur déplorait déjà 22 morts et plus de 6.900 habitations touchées par les intempéries.