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Glissements de terrain au Brésil: 44 morts et 38 personnes toujours portées disparues

Les recherches se poursuivaient mardi dans le sud-est du Brésil pour tenter de retrouver les 38 personnes portées disparues par des glissements de terrain qui ont emporté de nombreuses maisons, et pourraient faire encore augmenter le bilan humain de 44 morts.

Plus de 680 millimètres de pluie sont tombés en 24 heures à Sao Sebastiao, station balnéaire à environ 200 km de Sao Paulo, soit plus du double que les précipitations mensuelles. Un record national selon le gouvernement de l'Etat de Sao Paulo.

C'est là que 43 décès ont pour l'instant été recensés en plus de celui d'une petite fille plus au nord, dans la ville côtière d'Ubatuba.

"Les opérations de recherche et de sauvetage se poursuivent sans relâche", a indiqué le bureau du gouverneur de Sao Paulo, précisant que 1.730 personnes avaient été temporairement évacuées de leurs maisons et que 760 étaient sans abri.

"Nous ne savons pas quel sera le nombre de morts. Nous trouverons peut-être des corps là où nous ne l'imaginions pas", a déclaré à l'AFP le gouverneur Tarcisio de Freitas, au retour d'un survol en hélicoptère de la zone sinistrée.

Trente-huit personnes sont toujours portées disparues, un chiffre qui, selon lui, pourrait faire grimper à plus de 70 le nombre de personnes décédées dans les coulées de boue meurtrières de dimanche.

Mais les conditions météorologiques défavorables entravaient les efforts de recherche à la tombée de la nuit, avec de nouvelles pluies qui ont rendu le sol de la région "très humide et glissant". Et le service météorologique national (Inmet) a annoncé la poursuite des averses dans la région tout au long de la semaine.

Vingt-cinq personnes, dont six enfants, sont soignées dans les hôpitaux, sept se trouvant dans un état grave, selon les autorités locales, précisant que près de mille sauveteurs, 50 voitures et 14 hélicoptères ont été dépêchés sur les lieux.

A Sao Sebastiao, une tente a été érigée pour une veillée collective en hommage aux victimes, tandis que la population s'entraidait pour nettoyer la boue qui a envahi les maisons qui n'ont pas cédé sous la pression.

Dans la ville voisine de Juquehy, les habitants encore secoués par la tempête essuyée durant le week-end ont été éprouvés mardi matin par de nouveaux glissements de terrain. Environ 80 personnes ont fui leurs habitations mais aucune victime n'a été signalée, selon les autorités.

- "Scène de guerre" -

A Vila Sahy, à 40 kilomètres de Sao Sebastiao, les secours déblayaient des troncs d'arbres à la tronçonneuse, dégageaient d'énormes pierres et pelletaient de la boue guidés par des chiens.

"C'est une scène de guerre. Nous recherchons treize personnes", a déclaré Daniel de Oliveira, 21 ans, responsable des secours sur la zone, qui pelletait de la boue montée au niveau des fenêtres d'une voiture ensevelie.

Les autorités ont exhorté à l'évacuation de tous les non-résidents mais de nombreuses routes encore bloquées par des glissements de terrain contraignent à l'évacuation de vacanciers par bateaux.

"On ne pouvait plus aller nulle part. On a laissé la voiture là-bas et on a dû revenir en bateau", a déclaré à l'AFP Gabriel Bonavides, étudiant de 19 ans qui passait ses vacances dans une maison de location durant le long week-end férié du carnaval.

Le Président Luiz Inacio Lula da Silva qui a survolé lundi la zone sinistrée a mis en garde contre les dangers des constructions urbaines situées au pied de collines, comme celles emportées à Sao Sebastiao.

Le Centre national de surveillance et d'alerte des catastrophes naturelles du Brésil (Cemaden) estime que 9,5 millions de personnes vivent dans des zones exposées aux glissements de terrain ou aux inondations, dont beaucoup dans des favelas dépourvues d'infrastructures sanitaires de base.

Le Brésil, qui subit les effets du changement climatique, est en proie à des catastrophes naturelles à répétition, comme en février 2022 à Pétropolis dans l'Etat de Rio de Janeiro, où plus de 230 personnes sont mortes à la suite de fortes pluies.

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