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Google a inauguré jeudi à Paris, en présence de son PDG Sundar Pichai, son nouveau centre de recherche et développement en intelligence artificielle (IA), dont la mission est de "faire émerger de nouveaux partenariats académiques" et de former des professionnels à cette technologie.
Après une première implantation à Paris en 2018, Google va rassembler dans ce nouveau "hub" plus de 300 chercheurs et ingénieurs issus de ses différentes équipes qui collaborent avec les universités et instituts de recherche français ou contribuent au développement de ses produits, comme YouTube et le navigateur Chrome.
"La France possède des atouts considérables dans le domaine scientifique, avec ses 500.000 chercheurs et des institutions de premier plan tels que le CNRS, Inria, Paris Saclay, l'Institut Curie, ou encore l'Université PSL (Paris Sciences & Lettres)", a indiqué Google dans un communiqué.
"Le hub permettra de nouer des coopérations avec ces institutions, afin de stimuler la recherche fondamentale et la recherche appliquée en IA, renforçant ainsi la place de la France comme leader dans ce domaine", a ajouté le géant américain, qui entend former 100.000 professionnels français aux outils de l'IA d'ici la fin de l'année 2025.
En parallèle, Sundar Pichai a été reçu à l'Elysée par le Président Emmanuel Macron, qui lui a "rappelé sa vision en matière d'intelligence artificielle, où l'innovation doit permettre de faire avancer nos économies et contribuer au bien commun, dans un cadre protecteur des droits des citoyens". Ils ont également évoqué "la désinformation en ligne, enjeu crucial, en particulier en cette année électorale pour de nombreuses démocraties".
Google n'est pas le seul grand nom de la tech à investir dans l'intelligence artificielle à Paris.
En 2015, Facebook y a ouvert son grand laboratoire FAIR (Facebook artificial intelligence research), sous l'impulsion du chercheur français Yann Le Cun, expert de Meta et pionnier du "machine learning" qui a fondé l'IA moderne. Son premier de la sorte hors des Etats-Unis.
Le japonais Fujitsu, le coréen Samsung et l'américain IBM ont eux aussi ouvert des centres de recherche dans la capitale française.
"En quelques années, nous sommes parvenus à créer plusieurs instituts de recherche interdisciplinaire, des chaires de recherche, à doubler le nombre de diplômés en IA et à augmenter de 500 le nombre de doctorants", s'était félicité le président français Emmanuel Macron en novembre, à l'occasion du lancement du laboratoire Kyutai, porté notamment par Xavier Niel (Iliad) et Rodolphe Saadé (CMA-CGM) et basé également à Paris.
Doté d'un budget de 300 millions d'euros, ce laboratoire "à but non lucratif" est dédié à la recherche en source ouverte, avec l'ambition, par exemple, de créer son propre modèle de langage, grâce à un groupe de chercheurs qui ont déjà travaillé pour les grands acteurs de la tech, comme Facebook, Google ou Apple.