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(Belga) Une communauté autochtone du nord du Québec a annoncé mardi poursuivre en justice la compagnie publique Hydro-Québec pour avoir détruit son territoire lors de la construction d'un barrage dans les années 1960.
Parlant des "impacts dévastateurs" de l'ouvrage et d'un "préjudice irréparable", le peuple innu de Uashat Mak Mani-Utenam réclame 2,2 milliards de dollars canadiens (1,5 milliard d'euros) à la société d'État. Les entreprises "semblent avoir oublié qu'elles se sont illégalement approprié nos terres afin de profiter pendant des décennies de leur richesse énergétique", a dénoncé Mike Mckenzie, le chef de cette communauté innue, dans un communiqué. La construction de ce méga-barrage, exploité depuis les années 1970, a notamment entraîné l'inondation de vastes superficies, le déboisement de forêts pour la construction de plus de 1.000 km de lignes électriques et de routes sur ce territoire. Le document, déposé auprès de la Cour supérieure du Québec et consulté par l'AFP, fait mention de la destruction des "liens spirituels et culturels", de la perturbation "des habitats de plusieurs animaux", dont le caribou, et des "entraves aux activités traditionnelles de chasse et pêche". "Hydro-Québec peut prétendre être une entreprise responsable, mais son mépris continu pour nos terres, notre peuple et nos droits nous montre que, pour le moment, elle ne désire pas établir une relation de bonne foi avec notre Nation", a poursuivi Mike Mckenzie. "Le message est clair: c'est leur territoire, ce sont leurs ressources et elles ont été exploitées sans leur consentement", a déclaré Marie-Claude André-Grégoire, l'avocate de la communauté. Interrogée par l'AFP, la compagnie Hydro-Québec n'a pas souhaité commenter le dossier, arguant qu'une procédure judiciaire était en cours. Mais a précisé "compter sur le dialogue avec la communauté autochtone pour développer et entretenir une relation basée sur la confiance", selon son porte-parole Francis Labbé. (Belga)